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Guy Turcotte est libéré sous conditions

MONTRÉAL – L’ex-cardiologue Guy Turcotte, qui avait été jugé non criminellement responsable des meurtres de ses deux enfants, a obtenu mercredi sa libération de l’Institut Philippe-Pinel sous certaines conditions.

Il devra, entre autres, revenir devant la Commission d’examen des troubles mentaux à tous les ans, poursuivre sa psychothérapie, éviter tout contact avec son ex-conjointe et «garder la paix». Sa future résidence devra également être approuvée par l’Institut.

La décision de la Commission a été prise à l’unanimité par les trois commissaires, au terme d’une journée d’audience.

Guy Turcotte était détenu à l’Institut Philippe-Pinel depuis la fin de son procès, à l’été 2011. Il avait obtenu en juin dernier la permission de sortir avec accompagnement, puis sans accompagnement.

Devant les commissaires, plus tôt dans la journée, Guy Turcotte avait de nouveau demandé une remise en liberté inconditionnelle, tout en affirmant qu’il entendait poursuivre sa psychothérapie.

Guy Turcotte avait déclaré qu’il aimerait avoir une vie normale, tout en reconnaissant qu’il ne savait pas si cela était possible dans le contexte actuel.

«J’aimerais ça travailler, faire du bien autour de moi», a-t-il indiqué.

«Mon plus grand défi ça va être la gestion avec les autres, le public. Il y a beaucoup de médisance, il y a beaucoup de choses qui vont être dites. Il y a beaucoup de préjugés contre moi», a-t-il aussi dit aux commissaires.

Son psychiatre, Pierre Rochette, a pour sa part déclaré qu’il ne s’objecterait pas à ce que son patient soit libéré, en autant qu’il poursuive la psychothérapie qu’il a entreprise.

«En ce moment, je ne vois pas de dangerosité immédiate ou à long terme», a déclaré le Dr Rochette, précisant que son patient a commencé à s’investir dans sa psychothérapie et qu’il a fait des progrès significatifs. Il a cependant dit croire qu’une libération inconditionnelle serait prématurée, en raison du rythme de progression de la psychothérapie.

Le psychiatre a par ailleurs ajouté qu’il y aura «une paix intérieure à acquérir par rapport à ce qui s’est passé. Tout ça reste à faire».

L’ex-femme de Guy Turcotte, Isabelle Gaston, a réagi à la décision des commissaires en affirmant qu’elle «était la plus adéquate et la seule que j’espérais être prise. En raison de la jurisprudence, je ne crois pas qu’ils auraient pu être plus sévères».

Mme Gaston a ajouté que si Guy Turcotte poursuivait effectivement sa psychothérapie, «cela ne fera qu’augmenter mon (sentiment) de sécurité, et celle des autres».

Elle a toutefois qualifié toute cette affaire de «complètement absurde».

«J’espère encore que le système de justice change. Je peux vous dire qu’à l’heure actuelle, s’il ne change pas, il y aura encore des injustices comme celle-ci, ainsi que les cas qui ne sont pas connus. Je crois malheureusement que l’on peut avoir un discours sur la valeur de la vie et de l’intégrité, mais les sanctions imposées dans les tribunaux démontrent que l’on accorde peu de valeur à la vie humaine», a dit Mme Gaston.

Guy Turcotte a été jugé non criminellement responsable, en juillet 2011, du meurtre de ses deux enfants, Olivier et Anne-Sophie, commis en février 2009. Les deux enfants étaient respectivement âgés de cinq et trois ans.

L’ex-cardiologue à l’hôpital de Saint-Jérôme avait reconnu avoir poignardé à 46 reprises ses deux enfants le 20 février 2009, dans la maison qu’il louait à Piedmont depuis sa séparation avec la mère des enfants, Isabelle Gaston, trois semaines plus tôt. Il avait ensuite tenté de se suicider en avalant du liquide lave-glace.

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