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Le maire de Montréal-Est candidat pour le Parti conservateur

Andrew Scheer et Robert Coutu Photo: Amélie Gamache / Avenir de l'Est

Le maire de Montréal-Est, Robert Coutu, sera candidat pour le Parti conservateur du Canada (PCC) aux élections fédérales d’octobre 2019, où il tentera de ravir la circonscription de la Pointe-de-l’Île au bloquiste Mario Beaulieu.

M. Coutu a affirmé que le PCC était celui qui correspondait le mieux à sa vision et ses valeurs. « Je souhaite être un député de terrain en consultant régulièrement les citoyens et en travaillant avec les différents paliers de gouvernement », a-t-il ajouté, se disant déterminé à être une voix forte à la Chambre des communes.

Le chef du parti, Andrew Sheer, confirme ainsi un 33e candidat au Québec lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée ce mardi, en compagnie de son lieutenant politique au Québec, Alain Reyes, et de l’ex-chef du Bloc québécois, Michel Gauthier, qui a rejoint le PCC en mai 2018.

Titulaire d’un MBA de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) et d’un EMBA de l’Université de Paris-Dauphine, Robert Coutu fait son entrée au conseil municipal de Montréal-Est en 2005 comme conseiller, avant d’être élu à la mairie en 2009. Il remporte son troisième mandat consécutif lors des élections municipales de 2017, avec plus de 60% des voix.

Il a siégé sur plusieurs comités et commissions permanentes de la ville de Montréal, ainsi qu’au Comité de développement de l’est de Montréal.

Un bastion souverainiste
Le défi sera de taille pour le maire montréalestois. Aux dernières élections fédérales de 2015, le candidat conservateur, Guy Morrissette, n’avait obtenu que 7,98% des votes.

À l’exception d’une brève période entre 2011 et 2015, la circonscription de la Pointe-de-l’Île, qui englobe la ville de Montréal-Est ainsi que les quartiers de Pointe-aux-Trembles, Tétreaultville et Longue-Pointe, est représentée par un député bloquiste depuis sa création, en 2004.

« On est dû pour un changement dans l’est de Montréal, de là mon intérêt à me présenter ici pour le Parti conservateur.»
– Robert Coutu

Les conservateurs veulent faire des gains au Québec, et visent les circonscriptions bloquistes et celles où la Coalition Avenir Québec (CAQ) a fait des gains lors des dernières élections provinciales.

Rappelons qu’aux élections provinciales d’octobre dernier, la circonscription de Pointe-aux-Trembles est passée à la CAQ après une hégémonie péquiste de près de 30 ans, avec la victoire de l’ancienne mairesse de l’arrondissement, Chantal Rouleau.

Le lieutenant québécois, Alain Reyes, a profité de la conférence de presse pour marteler que son parti est la seule alternative crédible à Justin Trudeau pour le Québec.

« Nous sommes le parti qui a le mieux servi le Québec au cours des 25 dernières années, a-t-il lancé. L’ennemi, le plus gros problème, c’est Justin Trudeau et le Parti libéral du Québec! »

L’annonce de la candidature de Robert Coutu survient d’ailleurs le lendemain d’une conférence de presse où le chef conservateur a énoncé quelques engagements électoraux pour le Québec.

Andrew Sheer a rappelé qu’il s’était engagé à accorder plus d’autonomie à la province en matière d’immigration, à s’attaquer aux déversements d’eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent et à mettre en place un rapport d’impôt unique, une mesure chère au premier ministre québécois François Legault. Il a aussi affirmé qu’il nommerait « un ministre responsable du développement économique du Québec qui vient du Québec. »

Maire et candidat?
Conscient que le double rôle de maire et de candidat peut provoquer des questionnements éthiques, M. Coutu prévoit se retirer de son poste lors du déclenchement des élections.

« Je prioriserai la mairie d’aujourd’hui jusqu’au déclenchement [de la campagne électorale], affirme-t-il. Je me retirerai alors, et remettrai mon salaire à un organisme de mon choix », suivant en ce sens l’exemple de la députée Chantal Rouleau, ancienne mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles.

Il assure que son rôle de candidat n’influencera ni n’interférera avec son rôle de maire, et que son travail de candidat ne sera effectué que le soir et les fins de semaine.

Selon Danielle Pilette, professeure associée au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’UQÀM, les mesures promises par M. Coutu vont au-delà des normes éthiques.

« Comme il se présente aux élections fédérales, éthiquement, il ne serait pas obligé de se retirer, explique-t-elle. C’est différent d’une campagne électorale provinciale, puisque le territoire, c’est la compétence des provinces. Ce sont elles qui délèguent des pouvoirs. »

Le gouvernement fédéral n’ayant aucune autorité directe sur les municipalités, la spécialiste affirme ne voir aucun problème à la longue période durant laquelle M. Coutu combinera les deux rôles, ni à son retour en poste après une éventuelle défaite.

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