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Transport adapté par taxi: des usagers réclament plus de sécurité

Transport adapté Van Medic. Photo: Josie Desmarais/Métro

Des usagers du transport adapté déplorent le manque de sécurité dans les taxis, qui produisent ce service pour le compte de la Société de transport de Montréal (STM).

En novembre dernier, une femme de 92 ans a été violemment battue dans un taxi par l’homme qui était assis à côté d’elle dans le véhicule, un événement qui a fait réagir de nombreux membres du groupe Facebook Transport mésadapté, qui remettent depuis en question la sécurité de ce service.

«On ne sait jamais sur qui on va tomber. C’est dangereux […] Il faut vraiment que ça change. Ça n’a aucun sens», a expliqué à Métro la présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), Linda Gauthier.

Cette dernière réclame une meilleure vérification médicale des personnes adhérant au transport adapté. Elle souhaite aussi qu’un accompagnateur soit présent dans le taxi, dans le cas où l’un des usagers du transport adapté serait une personne pouvant avoir des problèmes de comportement.

«Je suis toujours sur mes gardes. Il y a des personnes qu’on prend parfois [dans le taxi] qui sont très agitées», a confié à Métro Nathalie Tellier, une usagère régulière du transport adapté de la STM.

Cette dernière a par ailleurs critiqué le comportement des chauffeurs de taxi, qui ne feraient «pas attention» aux clients à mobilité réduite qu’ils transportent, notamment au moment d’accompagner ceux-ci vers le véhicule.

«Outre pour des raisons de coûts, ce modèle d’affaires vise à répondre à la nature des déplacements du transport adapté qui sont de type porte à porte. En effet, des déplacements de cette nature nécessitent un plus grand nombre de petits véhicules, contrairement à une ligne de bus régulière où le trajet est connu à l’avance», a expliqué la conseillère aux affaires publiques de la STM, Isabelle Tremblay, qui note «une demande sans cesse croissante de la clientèle».

Processus d’admission
Le directeur du Regroupement des usagers du transport adapté, Serge Poulin, affirme que l’analyse des demandes d’admission au transport adapté «est déjà assez serrée».

«Ça faisait plusieurs années qu’il n’y avait pas eu une agression comme celle-là [dans un taxi réalisant du transport adapté]», a-t-il souligné en référence à l’événement survenu en novembre, ajoutant que «la personne qui a fait ça va avoir un accompagnateur».

Le ministère des Transports du Québec (MTQ), qui a confirmé qu’une forme d’accompagnament pouvait être imposée à un client instable, a par ailleurs indiqué par courriel qu’«une personne qui présenterait des troubles de comportements tels qu’ils ne pourraient être refrénés par un accompagnateur obligatoire, ou d’autres mesures, pourrait alors nécessiter un transport individuel ou spécialisé».

En plus de la formation sur le transport des personnes handicapées de sept heures que doivent suivre tous les chauffeurs de taxi de la région métropolitaine, les chauffeurs de taxi qui réalisent du transport adapté pour la STM suivent une formation complémentaire portant notamment sur la façon de sécuriser leurs clients à bord de leur véhicule.

Le président de Taxi Para-Adapté, Yung Cuong, estime d’ailleurs que le service offert aux clients du transport adapté s’améliorera le mois prochain, lorsqu’un nouveau contrat de travail entre les chauffeurs de taxi et la STM entrera en vigueur. Les chauffeurs de taxi seront alors payés à l’heure, au lieu de tirer leurs revenus des frais de kilométrage, ce qui est le cas actuellement.

«Les chauffeurs seront plus patients dans l’accompagnement de leurs clients vers le véhicule parce qu’ils seront payés dès la première minute», a-t-il fait valoir.

Quelque 10 000 déplacements en transport adapté sont réalisés quotidiennement par la STM, ce qui représente plus de 4 millions de déplacements par année.

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