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Téo Taxi: Taillefer souhaite que les actifs soient récupérés

Rédaction - La Presse canadienne

MONTRÉAL — Le fondateur de Téo Taxi, Alexandre Taillefer, espère que des actifs de la compagnie en faillite puissent être récupérés.

M. Taillefer, qui était introuvable lors de l’annonce de la fin des activités de Téo Taxi mardi matin, écrit mercredi sur son compte Twitter que l’industrie du taxi aurait avantage à récupérer les 220 véhicules électriques de la flotte de Téo Taxi.

Sa lettre qui s’adresse au premier ministre François Legault propose aussi que les bornes de recharge soient offertes à Hydro-Québec et qu’Investissement Québec puisse prendre le contrôle des logiciels utilisés par Téo Taxi. Il espère aussi que la technologie de la centrale d’appels soit disponible aux autres compagnies de taxi.

Le premier ministre Legault a déclaré mercredi matin que le gouvernement pourrait aider un éventuel repreneur, mais que la nouvelle orientation donnée à Investissement Québec vise à créer des emplois à plus de 50 000$ par année. Ce qui ne correspond pas au revenu des chauffeurs de taxi, a-t-il précisé.

Au sujet du post mortem de l’expérience Téo, M. Legault n’entend pas «faire de chasse aux sorcières».

Mardi, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a soutenu que même si le modèle d’affaires de Téo Taxi n’était pas viable, sa division technologique pourrait susciter de l’intérêt.

La chef parlementaire de Québec solidaire, Manon Massé, suggère que le gouvernement du Québec puisse récupérer les voitures et les bornes de recharge afin d’accélérer son virage vers l’électrification des transports.

Alexandre Taillefer affirme qu’il a tout perdu dans le naufrage de Téo Taxi dont il assume la responsabilité et qui a poussé au chômage quelque 400 chauffeurs salariés.

À ce sujet, un partenaire de Téo Taxi, Keolis Canada, invite tous les chauffeurs licenciés à déposer leur candidature sur son site web ou par courriel, alors qu’elle cherche à combler plus de 50 postes de chauffeurs en transport urbain, interurbain, scolaire et aéroportuaire.

L’actionnaire majoritaire de Taxelco, la compagnie mère de Téo Taxi, est Fonds XPND Croissance, qui fait partie de XPND Capital, où Alexandre Taillefer est associé principal. M. Taillefer s’était cependant retiré du dossier, selon ce qu’a dit mardi le PDG par intérim de Taxelco, Dominic Bécotte.

Des leçons à tirer
En réaction à la lettre publiée par M. Taillefer, les dirigeants de l’industrie du taxi ont pris la parole à leur tour pour énoncer quelques leçons à tirer de l’expérience Téo.

Taxis du Grand Montréal (TGM) et le Regroupement des intermédiaires de taxi de Québec (RITQ) y vont de leurs propres recommandations au ministère des Transports.

D’abord et avant tout, l’industrie du taxi insiste qu’aucune subvention «ne peut corriger indéfiniment un marché inéquitable et déloyal», pointant du doigt le fait que des services identiques ne peuvent être soumis à des règles différentes et espérer une saine compétition.

Les deux regroupements de l’industrie réclament une modernisation du cadre réglementaire qualifié de «vieillot» et que celui-ci s’applique à «tous les transporteurs sans exception».

L’industrie dénonce à ce titre la prétention d’Uber d’être un service de «covoiturage urbain». «C’est tout simplement du transport rémunéré de personnes fait par des amateurs et dont la centrale de répartition est à San Francisco», plaident les représentants du taxi.

TGM et le RITQ mettent finalement en garde contre la tentation d’ouvrir la porte à un nombre illimité de permis de taxi. «Une grave erreur», croient-ils.

«Une déréglementation n’amènera que congestion, appauvrissement et chaos sur les routes», insistent les dirigeants du taxi.

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