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Les employés d’entretien de la STM enjoints de cesser les moyens de pression

Archives Métro Photo: Archives Métro

Les employés d’entretien de la Société de transport de Montréal (STM) doivent cesser immédiatement «le ralentissement de travail et d’activités» jugé «illégal» par le Tribunal administratif du travail (TAT) dans une décision rendue mardi.

Le juge Alain Turcotte ordonne ainsi «aux salariés, membres du Syndicat du transport de Montréal (CSN) de fournir le travail habituel requis par l’employeur, à exécuter toutes et chacune de leurs tâches usuelles, sans moyen de pression».

C’est la STM qui a présenté une demande au Tribunal administratif, la semaine dernière, en se plaignant «d’actions de ralentissement de travail», sans donner plus de détails. Elle déplorait alors que les moyens de pression de ses employés, exercés parallèlement aux négociations du contrat de travail des employés d’entretien, aient «un impact sur le service auquel la population à droit».

Moins d’autobus
Pendant les deux journées d’audiences publiques du TAT tenues la semaines dernière, le directeur de l’entretien bus à la STM, Luc Mercier, a exposé une série de statistiques qui démontrent que le nombre d’autobus disponibles sur la route aux heures de pointe depuis le début de 2019 a chuté «à son plus bas depuis les trois dernières années».

«Le nombre de clients touchés pour les mois de janvier et février 2019 (430 964 clients) est déjà plus élevé que pour la totalité de l’année 2017», indique la STM dans sa preuve, ajoutant que le pourcentage d’autobus immobilisés aux heures de pointe pour des travaux d’entretien ou des réparations a atteint à maintes reprises 30% depuis le début de l’année alors que celui-ci ne devrait pas dépasser 20% pour assurer la qualité du service, ce qui peut représenter un écart d’environ 180 bus. 

Pourtant, le nombre d’heures travaillées par les employés d’entretien «est très supérieur à celui des autres années», note le jugement.

«En d’autres termes, la capacité ne peut expliquer une baisse de productivité, ce qui aurait pu être le cas si le nombre d’heures avait été plus bas», ajoute celui-ci. 

Selon la STM, ces statistiques viennent ainsi prouver que les membres du syndicat, qui comprennent notamment les mécaniciens et les électriciens de l’entreprise, «ralentissent le travail de manière concertée pour ce qui est de la réparation et de l’entretien des véhicules», affectant ainsi la qualité du service du réseau de bus offert aux Montréalais. 

Formation d’employés
Le directeur syndical Simon Pierre Robillard a toutefois fait valoir devant le tribunal que l’embauche de nouveaux employés d’entretien a provoqué un plus grand besoin de «coaching», diminuant ainsi la performance des employés plus anciens devant dédier une partie de leur temps aux nouvelles recrues.

Le manque de temps dont disposeraient les employés d’entretien pour réaliser de l’entretien préventif en raison de la charge de travail leur étant imposée contribuerait par ailleurs à une hausse du nombre d’autobus en panne.

«Cela oblige un mécanicien à se déplacer, ce qui lui enlève du temps pour faire d’autres travaux», a fait valoir le syndicat dans sa preuve, ajoutant que les autobus hybrides ont un taux d’immobilisation plus élevé que les autres véhicules de la flotte, ce qu’a nié la STM dans les dernières semaines

Le syndicat a par ailleurs noté qu’un manque de pièces disponibles a pu causer des retard dans les réparations des bus.

«Les statistiques mises en preuve par la STM démontrent un écart trop grand par rapport aux années passées pour n’être qu’un hasard. Cet écart ne peut se justifier même en regard des éléments soumis par le syndicat»-Le juge Alain Turcotte, dans sa décision rendue mardi pour le Tribunal administratif du travail. 

Offre «finale» refusée
Par voie de communiqué, la société de transport, qui a salué la décision du TAT, a indiqué mardi que le syndicat avait rejeté l’offre «globale et finale» qu’elle lui a présentée lundi. Celle-ci incluait «une partie monétaire bonifiée» et une réduction du temps supplémentaire, ce que réclame pourtant le syndicat depuis le début des négociations en avril dernier.

«On prend acte de la décision du Tribunal administratif du travail (TAT). On réitère que le Syndicat du transport de Montréal n’a pas recommandé de ralentissement de travail à ses membres. Nous nous conformerons par ailleurs à la décision du TAT», a réagi mardi par courriel le président du syndicat, Gleason Frenette

La société de transport et ses employés d’entretien négocient depuis avril 2017 le renouvellement du contrat de travail de ces derniers. La société de transport réclame davantage de «souplesse» à ses 2400 employés dans le but de créer des quarts de travail de nuit et de réduire le nombre d’heures supplémentaires. Le syndicat, qui a tenu une grève des heures supplémentaires de six jours en mai dernier, craint pour la conciliation travail-famille de ses membres.

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