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De nouvelles études sur la qualité de l’air dans l’est de Montréal réclamées

Vincent Marchione, président du Comité de Vigilance environnementale de l’est de Montréal; Suzanne Décarie, conseillère de Pointe-aux-Trembles; Francesco Miele, porte-parole de l’Opposition en environnement et Raymond Moquin, président du Collectif en environnement de Mercier-Est. Photo: Amélie Gamache / Métro Média

L’Opposition officielle à l’Hôtel de Ville de Montréal demandera que la Direction de la santé publique (DSP) mette à jour les études sur les maladies respiratoires dans l’est de Montréal, en y intégrant les émanations produites par les industries.

Dans une motion présentée le mardi 19 février, Ensemble Montréal demande également que les nouvelles études prennent en compte le temps d’exposition des individus aux substances.

« Nous voulons aussi que la DSP considère également la co-exposition à différentes substances dangereuses, a déclaré le porte-parole de l’Opposition en matière d’environnement, Francesco Miele. Il n’y a pas d’analyse particulière qui prend en compte les facteurs aggravants de la co-existance de plusieurs substances. »

L’Opposition souhaite de plus que la DSP évalue le nombre de bornes de mesure de la qualité de l’air qu’il serait nécessaire d’ajouter dans l’est de Montréal pour une mesure complète.  À l’heure actuelle, il y a cinq stations d’échantillonnage dans le secteur, mais une seule appartient à la Ville. Les quatre sont la propriété de l’Association industrielle de l’Est de Montréal (AEIM), et ne sont donc pas soumis à la politique de données ouvertes municipale, a souligné M. Miele.

Ensemble Montréal demande également que la Ville demande à la DSP de « mettre à jour les normes d’émission des substances par les industries ». Le parti désire également voir appliquées « les dispositions pénales relatives au non-respect des normes en vigueur ».

Les élus sont appuyés dans cette démarche par deux organismes locaux, soient le Comité de vigilance environnementale de l’Est de Montréal et  le Collectif en environnement de Mercier-Est, tous deux présents lors de l’annonce.

Des études désuètes
Le geste survient dans la foulée du rapport qui révélait l’automne dernier que les émissions d’arsenic de la compagnie CCR depuis 2010 sont de 200% à 400% supérieures aux normes fixées par la Communauté métropolitaine de Montréal.

 « Les faits parlent d’eux-mêmes. L’espérance de vie dans l’Est est inférieure de 9 ans comparée à l’Ouest-de-l’Île. Les maladies respiratoires sont plus importantes qu’ailleurs sur l’île, notamment chez les enfants où l’asthme est un véritable fléau. » – Suzanne Décarie, conseillère municipale de Pointe-aux-Trembles

Mme Décarie a admis que plusieurs facteurs peuvent être en cause, allant de l’industrie, par les habitudes de vie, ou même les vents dominants, qui vont généralement d’ouest en est et peuvent ainsi transporter vers la population de l’Est les émanations de toute l’île.

« Mais les citoyens veulent des réponses, a-t-elle souligné. Les mesures demandées sont essentielles afin d’avoir, dans un premier temps, un portrait clair et à jour de la situation. »

Les deux principales études concernant la qualité de l’air et l’impact sur la santé respiratoire réalisées dans l’Est datent de plusieurs années, souligne l’Opposition, l’une ayant même été réalisée avec des données récoltées entre les années 1995 et 2000. Les maladies respiratoires chez les personnes âgées n’ont pas été étudiées depuis presque 15 ans.

Projet Montréal « ouvert »
La motion sera débattue au conseil municipal du lundi 25 février.

« Nous sommes très ouverts à discuter avec eux, confirme Geneviève Jutras, attachée de presse du Cabinet de la mairesse et du comité exécutif. La sécurité et la santé des citoyens nous tiennent bien sûr à cœur. »

Dimitri Tsingakis, directeur général de l’AIEM, assure que l’industrie est d’accord avec l’initiative.

«  Tout ce qui touche la santé respiratoire nous interpelle, a-t-il affirmé. Mais nous avons des réserves, parce que des études ont déjà démontré que les facteurs de risques sont multiples. Utiliser l’industrie comme unique prétexte est réducteur. »

Il souligne que les derniers rapports du Réseau de la surveillance de la qualité de l’air démontrent que la qualité dans l’est se compare avec le reste de l’île.

«On utilise souvent des données erronées ou réductrices. Encore hier, les données indiquaient même une meilleure qualité ici que dans l’ouest. Beaucoup d’efforts ont été faits par le secteur industriel et la situation s’est grandement améliorée.»

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