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Uber concurrencera BIXI «prochainement»

Photo: Louis-Etienne Dore

Le service de vélo-partage BIXI perdra son monopole à Montréal alors que des vélos sans ancrage électriques JUMP, de la multinationale Uber, circuleront sur les routes de la métropole dès ce printemps.

Les vélos électriques sans ancrage JUMP, déjà présents dans plusieurs villes du monde, feront leur apparition sur les routes de la métropole «prochainement», a confirmé mercredi à Métro le porte-parole d’Uber Canada, Jean-Christophe de Le Rue, qui n’a toutefois pas voulu donner de date précise quant à la mise en service. Dans un document remis aux médias mercredi, la Ville fait état d’une arrivée probable des vélos en libre-service de l’entreprise en avril ou en mai.

Nouveau règlement
Le comité exécutif de la Ville de Montréal a approuvé à huis clos mercredi un règlement municipal qui permettra l’exploitation de véhicules non immatriculés en libre-service sans ancrage dans la métropole, qui comprennent notamment les vélos électriques qui peuvent être géolocalisés et déverrouillés par son utilisateur par le biais d’une application mobile. Contrairement aux vélos de BIXI, ceux-ci ne nécessitent pas de bornes d’ancrage puisqu’ils sont stationnés sur le domaine public.

«Ça peut être intéressant pour ajouter de nouvelles perspectives dans le cocktail de mobilité, mais il faut absolument contrôler les nuisances que peuvent avoir ces véhicules», a affirmé le responsable de l’urbanisme et des transports à la Ville de Montréal, Éric Alan Caldwell, lors d’une conférence de presse mercredi à l’hôtel de ville.

Le sommaire décisionnel du règlement, dont Métro a obtenu copie, indique que «plusieurs fournisseurs ont signifié leur intention d’implanter un tel service à Montréal dès le printemps 2019». La Ville a ainsi préféré agir en amont et adopter un règlement avant l’arrivée de ces entreprises sur son territoire.

«À certains endroits [dans le monde], ces véhicules-là traînent sur le passage et peuvent être une nuisance, entre autres, pour l’accessibilité universelle», a indiqué M. Caldwell.

Dans son règlement, la Ville permet que ces véhicules soient stationnés dans des supports à vélo situés dans les 19 arrondissements de la ville, dans des aires de stationnement qui seront désignées à cet effet ainsi que sur la chaussée dans certaines zones de dégagement aux intersections, notamment dans Ville-Marie. Il sera d’ailleurs interdit de laisser un vélo sur un trottoir.

Les utilisateurs des vélos électriques qui ne respecteront pas ce règlement pourront écoper d’une amende de 100 à 300$ pour une première infraction, s’ils sont pris sur le fait. Les fournisseurs de service, pour leur part, auront deux heures pour déplacer les vélos qui n’auront pas été verrouillés à un endroit approprié, sous peine d’écoper d’une amende de 200 à 600$ pour une première infraction.

BIXI n’est pas inquiet
Le directeur général de BIXI Montréal, Christian Vermette, a affirmé ne pas être inquiet du fait qu’une multinationale américaine puisse bientôt faire concurrence à l’organisme à but non lucratif.

«La clé, c’est de s’assurer d’appliquer le règlement de façon rigoureuse pour éviter que ce soit chaotique», a-t-il dit. Dans certaines villes, notamment au Royaume-Uni, des vélos en libre-service sans ancrage de diverses compagnies ont envahi l’espace public de façon désordonnée dans les dernières années.

M. Vermette estime d’ailleurs que les vélos électriques JUMP seront surtout présents «au coeur du centre-ville», tandis que le service BIXI sera étendu aux 19 arrondissements de la métropole d’ici 2028 dans le cadre d’une nouvelle entente de 10 ans conclue en janvier dernier avec la Ville.

L’organisme n’entend par ailleurs pas accélérer l’arrivée de vélos électriques dans sa flotte malgré la venue prochaine de ce nouveau joueur, a précisé Christian Vermette.

L’été dernier, une vingtaine de vélos électriques ont été ajoutés aux bornes d’ancrage de BIXI dans le cadre d’un projet pilote.

Trottinettes électriques
La Ville de Montréal se prépare par ailleurs à l’arrivée probable de trottinettes électriques en libre-service sur son territoire. En août dernier, le ministère des Transports du Québec (MTQ) a lancé un projet pilote de trois ans concernant ce type de véhicules, mais seulement l’entreprise Concept Geebee Inc, basée à Sherbrooke, a été en mesure de répondre aux règles contraignantes établies par le ministère. Aucune trottinette électrique sans ancrage ne peut donc circuler sur les routes de Montréal actuellement.

«Des analyses sont présentement en cours afin de voir s’il serait possible de mettre sur pied un projet pilote pour les trottinettes électriques ou d’autres technologies sur le territoire de la Ville de Montréal», a toutefois indiqué à Métro la porte-parole du MTQ, Émilie Lord.

En prévision de ce projet pilote, la Ville de Montréal entend d’ailleurs assurer la sécurité des usagers de la route en réduisant davantage la limite de vitesse à laquelle pourront circuler ces véhicules sur son territoire, qui a été fixée à 32 km/heure dans le projet pilote actuel du MTQ.

«On vise une réduction substantielle de cette vitesse-là», a indiqué M. Caldwell.

 

 

 

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