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«Plus possible de nier le racisme au Québec», plaident des manifestants

Photo: Pablo A Ortiz

Pour une troisième année consécutive, quelques centaines de manifestants se sont rassemblés en début d’après-midi au coin des boulevards Saint-Laurent et de Maisonneuve afin de dénoncer le racisme systémique et la xénophobie au Québec, mais aussi les politiques du gouvernement de François Legault.

«À l’heure actuelle, il n’est plus possible de nier encore l’existence du racisme au Québec, a clamé la porte-parole de la manifestation, Safa Chebbi, avant le début de la marche. Qu’il prenne la forme d’islamophobie, d’anti-sémitisme, de négrophobie ou de sinophobie, le racisme demeure systémique et bien présent sous toutes ses formes dans nos sociétés. Il précarise, il discrimine et il tue.»

La manifestation se voulait aussi une manière de contester l’éventuel projet de loi de la Coalition Avenir Québec (CAQ) visant à interdire le port des signes religieux pour les employés de l’État.

Mme Chebbi croit qu’il s’agit d’une manière d’utiliser «un groupe déjà marginalisé comme bouc émissaire pour cacher ses irresponsabilités et détourner notre attention de vrais enjeux».

«La CAQ persiste à vouloir faire passer ses projets de loi racistes et xénophobes en visant toujours les mêmes groupes de personnes. L’islamophobie, c’est lorsqu’on veut adopter une loi sur la neutralité de l’État pour marginaliser des femmes et des personnes déjà marginalisées sans raison.» -Safa Chebbi

Aux yeux de la vice-présidente aux pratiques solidaires et anti-oppressives de la Fédération des femmes du Québec, Marlihan Lopez, cette mesure risque «d’augmenter et banaliser» la violence à l’égard des femmes musulmanes, qui sont principalement visées.

«Ce sont elles qui subissent principalement l’impact de ces mesures dans l’accès à l’emploi», s’est-elle indignée, s’adressant à la foule peu avant le coup d’envoi de la manifestation.

Marchant avec sa conjointe et leur fils, Gabriel trouvait important de participer à la manifestation pour «continuer à dire que le racisme est inacceptable».

Il s’est attristé de la réponse des gens sur les réseaux sociaux après la tuerie en Nouvelle-Zélande, qui se sentent «aussi décomplexés d’écrire des horreurs en ligne.»

«C’est essentiel de dire qu’il y a un racisme au Québec, qu’il est fort et décomplexé ces dernières années», a-t-il déploré.

Même son de cloche du côté de Rim et Isabella, présentes pour témoigner leur support.

«C’est vraiment rough sur les réseaux sociaux», a fait remarqué Rim, avant le début de la marche.

Les deux femmes espèrent que des manifestations comme celles-ci pousseront les gens à ne plus avoir peur de dénoncer les situations de racisme desquelles ils seront témoins.

«Il n’y a pas de place pour la haine et la discrimination nul part», a simplement ajouté Isabella.

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