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La survie de BIXI est menacée, craint Ensemble Montréal

Photo: Pablo A. Ortiz
Zacharie Goudreault - Métro

L’opposition officielle à l’hôtel de ville s’inquiète pour l’avenir de BIXI Montréal alors qu’un règlement municipal permettra l’arrivée dès ce printemps de trottinettes et de vélos électriques en libre-service sans ancrage dans les rues de la métropole.

«L’administration est en train de mettre à risque BIXI avec un modèle élargi», a alerté mardi le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, pendant la séance du conseil municipal de l’hôtel de ville de Montréal. Selon l’élu, la «viabilité» de l’organisme à long terme est menacée.

Le 15 avril, un nouveau règlement sur l’encadrement des véhicules non immatriculés en libre-service sans ancrage sera soumis pour adoption aux élus du conseil municipal. En vertu de ce règlement, des multinationales comme Uber et Lime, qui possèdent respectivement une flotte de vélos et de trottinettes électriques en libre-service sans ancrage, devront obtenir un permis municipal pour opérer sur la métropole en plus d’avoir un centre d’opération à Montréal.

La circulation de ces véhicules sur les trottoirs sera interdite et ceux-ci ne pourront être immobilisés qu’à des endroits bien précis, notamment dans certaines zones de dégagement à des intersections ainsi que dans les supports à vélo situés dans les 19 arrondissements de la métropole. Les citoyens et les entreprises qui ne respecteront pas ce règlement s’exposeront à des amendes de plusieurs centaines de dollars.

«On est en train d’augmenter la concurrence et de remettre en cause la viabilité de BIXI Montréal. Je ne dis pas que ça va se faire d’ici deux ou trois ans, mais d’ici quatre ou cinq ans», a ajouté M. Perez, qui craint que la Ville ne soit forcée dans quelques années de mettre fin à l’attente de 10 ans qu’elle a conclue avec l’organisme. Cette dernière prévoit que des bornes d’ancrage du service de vélos en libre-service seront présentes dans l’ensemble des 19 arrondissements de la métropole d’ici 2028.

L’entreprise Uber a d’ailleurs déjà confirmé à Métro que des vélos électriques sans ancrage JUMP circuleront sur les routes de la métropole «prochainement».

«On est en train d’ouvrir nos portes à des entreprises qui ont un budget plus grand que celui de la Ville de Montréal.» -Aref Salem, vice-président de la Commission sur les transports et élu d’Ensemble Montréal

L’avenir de BIXI assuré
Le responsable des transports et de l’urbanisme à la Ville de Montréal, Eric Alan Caldwell, s’est toutefois montré rassurant en affirmant que BIXI, qui a conclu une nouvelle entente de 10 ans avec la Ville de Montréal en janvier dernier, demeurera la «colonne vertébrale» du vélo en libre-service à Montréal.

«BIXI a des ancrages, des vélos payés par la Ville et un financement pour assurer son déploiement. Là, on a un système privé avec des tarifs, des obligations et des contraintes», a souligné M. Caldwell, rejetant l’affirmation de «concurrence déloyale» mise de l’avant par les élus d’Ensemble Montréal quant à l’arrivée de nouveaux joueurs qui mettront fin au monopole de BIXI à Montréal.

L’élu de Projet Montréal a soutenu que son administration agit avec prudence en adoptant un règlement encadrant ce type de véhicules en amont au lieu d’attendre que ceux-ci s’implantent de façon désordonnée dans la métropole, comme cela a été le cas dans d’autres villes du monde.

«Les villes qui ont subi des nuisances [en raison de l’arrivée de vélos ou de trottinettes électriques en libre-service sans ancrage], ce sont les villes qui ont attendu que ces joueurs arrivent pour réglementer. Pour elles, le réveil a été brutal», a affirmé M. Caldwell.

Le Programme triennal d’immobilisations (PTI) de la Ville de Montréal prévoit des investissements de 15 M$ pour BIXI Montréal d’ici 2021.

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