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Marquage au sol: plus de cols bleus seront déployés cet été à Montréal

Piétons, traverse, marquage, rue, peinture Photo: Pablo A. Ortiz/Métro
Zacharie Goudreault - Métro

Après avoir essuyé de nombreuses critiques l’an dernier sur la réalisation tardive du marquage au sol, la Ville de Montréal prend les grands moyens et déploiera une dizaine de cols bleus supplémentaires à cet effet en plus de tester des peintures plus durables, a appris Métro. 

La Ville a conclu une entente avec le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal afin de déployer 10 employés supplémentaires qui réaliseront à temps plein dès la mi-avril des travaux de marquage au sol de jour. La décision vise à éviter que des traverses piétonnières et des bandes cyclables dans certains arrondissements ne soient repeintes qu’à la fin de l’automne, une situation qui avait été décriée par des élus et des citoyens l’an dernier.

«On sent vraiment l’engagement autant des fonctionnaires que des employés [du syndicat des cols bleus] de vouloir bien faire le travail», a affirmé le porte-parole du syndicat, Hans Marotte. L’entente, dont Métro a obtenu copie, prend la forme d’un projet pilote qui ne s’applique qu’à la saison estivale à venir. Celle-ci pourrait toutefois être renouvelée ou encore incluse dans la convention collective qui est actuellement négociée entre le syndicat et la Ville, a précisé M. Marotte.

Une source a par ailleurs indiqué que trois nouveaux cols bleus travailleront de nuit cet été au marquage de la chaussée, portant à 101 le nombre total d’employés dédiés à cette tâche, soit une augmentation d’environ 15% des effectifs.

«C’est une excellente nouvelle. Ça montre qu’on est capables de retenir les leçons du passé et qu’on mesure l’importance que les piétons soient en sécurité plus tôt dans l’année. Ce n’est pas normal qu’on doive attendre à l’automne pour avoir refait le marquage sur l’ensemble du réseau», a réagi la porte-parole de l’organisme Piétons Québec, Jeanne Robin.

Le conseiller indépendant de Snowdon, Marvin Rotrand, qui a critiqué l’été dernier le travail de marquage au sol réalisé l’été dernier par les cols bleus dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, a également salué cette décision. Il note cependant qu’une partie du problème demeure alors que la peinture à base d’eau généralement utilisée pour le marquage au sol afin de respecter les normes environnementales en vigueur ne reste en place qu’environ six mois.

«Nos hivers mettent à rude épreuve ce marquage-là, en particulier à proximité des écoles. Pendant une bonne partie de l’hiver, les élèves ne bénéficient pas de cette protection-là», a souligné Mme Robin en référence à l’impact de l’épandage d’abrasifs et du passage des chasse-neige, qui font progressivement disparaître le marquage au sol chaque hiver.

«Ça fait des années qu’on essaie d’alerter la Ville sur le fait que le marquage au sol arrive trop tard, entre autres pour les bandes cyclables et les sas vélos.» -Magali Bebronne, chargée de programme à Vélo Québec

Réduire les accidents
Le service de la performance organisationnelle, qui relève de la direction générale de la Ville, analyse actuellement les travaux de marquage des rues de l’ensemble de la métropole afin d’améliorer «la performance des opérations et de définir un plan de transformation qui permettra de mieux répondre aux besoins et d’accroître la sécurité des usagers de la route», a indiqué la chargée de communication à la Ville de Montréal, Marie-Ève Courchesne, ajoutant que ce rapport sera finalisé «dans les prochains mois».

Certains tests de marquage ont d’ailleurs déjà été réalisés dans la métropole avec de l’époxy, a indiqué Hans Marotte. Ce type de revêtement, plus dispendieux, peut toutefois rester en place de deux à trois ans, augmentant ainsi la sécurité des piétons et des cyclistes.

«L’effet anticipé, c’est que le marquage aide aux déplacements des usagers et contribue donc à réduire les accidents. Par conséquent, pendant la période où le marquage est peu ou pas visible, et ça survient pendant l’hiver, on anticipe qu’il pourrait y avoir plus d’accidents […] Ce serait donc une bonne chose d’avoir un marquage plus durable», a expliqué le professeur titulaire du Département des génies civil, géologique et des mines à Polytechnique Montréal, Nicolas Saunier.

Le plan d’action Vision Zéro, qui vise à réduire au maximum le nombre de blessés graves et de morts sur les routes de la métropole, indique par ailleurs que la Ville entend améliorer le marquage de son réseau cyclable et de ses traverses piétonnières dès cette année en plus de «tester et adopter des techniques de marquage au sol plus durables» à partir de 2020.

Répondre à la demande
Dans les dernières années, le nombre de passages écoliers, de dos d’âne et de lignes d’arrêt n’a cessé d’augmenter dans divers arrondissements, augmentant la tâche imposée aux cols bleus de Rosemont–La Petite-Patrie, responsables du marquage au sol dans neuf arrondissements de la métropole.

«On attend vivement les recommandations de la direction générale et si la recommandation, c’est d’aller en appel d’offres, on pourra le considérer à ce moment-là», a indiqué Francesco Miele, leader adjoint de l’opposition officielle à l’hôtel de ville, qui estime que le recours au secteur privé devrait être envisagé si la tâche devient «trop grosse» pour les cols bleus.

Hans Marotte rétorque toutefois que la Ville devrait plutôt embaucher davantage de cols bleus.

«Toute la job coupée aux cols bleus dans les dernières années, on l’a donné de façon exponentielle au privé et on a réalisé que ça coûtait plus cher», a-t-il affirmé.

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