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Pénurie de logements à Montréal: le FRAPRU tiendra 10 manifestations d’ici juin

Des manifestants du FRAPRU
Une manifestation du FRAPRU avait été tenue à l'occasion du dépôt du premier budget du gouvernement Legault, en février 2019. Photo: Josie Desmarais/Métro

Les groupes montréalais du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) organiseront d’ici le mois de juin une série de 10 manifestations dans des arrondissements de la métropole, alors que celle-ci «fait face à une pénurie de logements locatifs et que la spéculation fait bondir les prix», déplore l’organisme communautaire.

«On veut surtout dénoncer des phénomènes qui pèsent lourd dans la balance comme la gentrification, la transformation en condos, l’accaparement de logements par Airbnb, la discrimination qui existe sur le marché, bref répondre aux besoins criants des ménages les plus démunis», a confié à Métro la porte-parole de l’organisme montréalais, Céline Magontier.

D’après les données du Front d’action, quelque 23 000 ménages locataires sont toujours en attente d’un accès à une habitation à loyer modique (HLM) à Montréal, tandis que 87 000 d’entre eux utilisent plus de la moitié de leur revenu pour payer leur loyer.

«Pour près de la moitié de ces personnes, on est près de l’itinérance. C’est pratiquement 80% des revenus qui vont seulement au logement», poursuit la responsable.

Le FRAPRU somme l’administration Plante de «livrer les 6000 logements sociaux qu’elle a promise le plus rapidement possible». «Il ne faut pas s’arrêter là, dit Céline Magontier. Il faut exiger plus de financement de Québec et d’Ottawa. La Ville devrait aussi veiller à ce qu’une proportion hors-marché des logements soit mise en réserve pour freiner la spéculation.»

«Le manque de volonté politique dont font preuve les différents paliers de gouvernement est inacceptable. La solution est simple pourtant : ça prend du logement social.» -Céline Magontier, appelant à des investissements rapides pour éviter une crise du logement comparable à Toronto ou Vancouver

Le règlement sur l’inclusion de la Ville de Montréal, qui sera dévoilé en juin, doit aussi être mis en vigueur plus tôt, d’après Mme Magontier. «On parle de 2021, mais le développement, c’est maintenant qu’il est sauvage. C’est inquiétant de voir que ça tarde; il faut favoriser le développement social au plus vite», déplore-t-elle.

D’après le groupe, même si Ottawa a une stratégie «ambitieuse» sur le logement, ses moyens sont «insuffisants» et «inadéquats» pour renverser la tendance. Idem pour le gouvernement Legault, qui doit aller plus loin que «les miettes consenties au dernier budget», tranche Mme Magontier.

Ce lundi, une première manifestation organisée par le Regroupement information logement aura lieu à Pointe-Saint-Charles. Un autre rassemblement se tiendra dans deux semaines à Saint-Henri, puis à Ahuntsic-Cartierville, sur le Plateau-Mont-Royal, à Hochelaga-Maisonneuve, dans Parc-Extension, à Rosemont, puis à Villeray. Une grande marche sera finalement organisée à Côte-des-Neiges le 15 juin.

D’après les plus récentes données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le taux d’inoccupation est de 1,9% à Montréal, ce qui est bien en-deçà du 3% que considère le groupe comme «un marché équilibré».

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