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Le Palais des congrès de Montréal prend un «virage carboneutre»

Le Palais des congrès de Montréal Photo: Collaboration spéciale
Henri Ouellette-Vézina - Métro

Le Palais des congrès de Montréal prend un virage vert. La direction a annoncé mardi qu’elle compensera ses dépenses énergétiques par une série de mesures environnementales, dans l’objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’atteindre la carboneutralité de son immeuble.

«On est conscients que de tenir des événements avec des gens provenant d’un peu partout dans le monde, dans un édifice comme le nôtre, ça a des impacts très importants, explique en entrevue à Métro la porte-parole de l’organisation, Chrystine Loriaux. On souhaite devenir l’un des premiers centres des congrès en Amérique à prendre un engagement ferme pour avoir un impact local.»

Pour faire contrepoids à ses dépenses énergétiques provenant par exemple de la climatisation et du chauffage de l’immeuble, le Palais des congrès procédera entre autres à une importante plantation d’arbres dans la forêt Montmorency, de concert avec l’Université Laval, qui l’aidera également à développer ses connaissances en gestion écoforestière.

Tous les déplacements des employés et délégués du Palais qui voyagent, dans le cadre de missions à l’étranger, seront aussi compensés. «Ces gens-là doivent prendre l’avion régulièrement pour aller à Shangaï, Paris, Mexico. On va calculer la quantité de GES que ça produit pour corriger le tir ailleurs», illustre Mme Loriaux.

L’organisme proposera aussi à ses clients de l’imiter par le biais de nouveaux programmes écologiques comme la Bourse du carbone Scol’ERE. Celle-ci financera la tenue d’activités de sensibilisation dans les écoles primaires du Québec par l’achat de crédits-carbone éducatifs. À Montréal, le programme sera piloté dans plusieurs arrondissements par la Coop FA, qui soutient des projets en éducation relative à l’environnement.

«On a le goût d’investir pour que les jeunes soient sensibilisés à tout ce qui concerne le développement durable. Si ces élèves-là développent un sens critique, ils l’emmèneront à la maison et ça se propagera. Ce partage de connaissances-là, c’est du développement durable.» -Chrystine Loriaux

Regroupant scientifiques, universitaires et professionnels, un nouveau comité d’innovation est aussi mis sur pied avec pour objectif de partager les connaissances en développement durable lors d’éventuels congrès.

En plus de ses nouvelles mesures, le Palais des congrès intègre officiellement le programme de développement durable des Nations Unies, qui contient 17 objectifs «ambitieux» en matière d’énergies propre, de lutte à la pauvreté ou encore de réduction des inégalités sociales.

«C’est quelque chose de très audacieux, mais on y croit, dit la porte-parole. On va se demander, au niveau de nos équipements par exemple, s’il existe des appareils plus verts sur le marché, ce qu’on ne faisait pas du tout avant. Ça nous obligera à regarder ce qui existe ailleurs.»

Un «bon coup» qui devra toutefois «aller plus loin»
Appelée à réagir, la responsable du transport, des GES et de l’aménagement du territoire du Conseil régional de l’environnement de Montréal, Tania Gonzales, conserve de bons mots pour le Palais des congrès, mais estime qu’il serait intéressant, dans un deuxième temps, d’investir de manière plus «ciblée».

«C’est assurément une bonne nouvelle, et ça démontre que vitalité économique, développement économique et résilience climatique peuvent aller de pair, illustre-t-elle. Or, je pense que ça serait d’autant plus intéressant d’investir dans des projets plus locaux.»

Le fait est que les projets de verdissement du Palais des congrès «se situent en majorité à l’extérieur de Montréal», estime-t-elle.

«On pourrait viser davantage une plantation d’arbres dans les milieux industriels ou les quartiers défavorisés de la métropole par exemple, près des population vulnérables, là où ça compte.» -Tania Gonzalez

En reconnaissant le «pas de géant» que fait le Palais des congrès, l’experte invite celui-ci à envisager des engagements de verdissement «plus percutants». «Les populations défavorisées sont souvent celles qui ressentent le plus les impacts des changements climatiques. Ce serait judicieux de les inclure dans le projet», fait-elle remarquer.

Quoiqu’il en soit, Mme Gonzalez souligne l’engagement social du groupe, «qui fait suite à plusieurs actions que celui-ci a déjà prises comme la végétalisation de sa toiture». «Ce sont des précurseurs, et ce serait souhaitable que l’ensemble des grands établissements dans le monde se dotent au moins de politiques semblables», a-t-elle aussi commenté.

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