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L’ARTM doit étudier seule les prolongements du REM, plaide Manon Massé

La co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, dénonce les actions entreprises par la CAQ contre le coronavirus.
La co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé Photo: Josie Desmarais/Métro
Henri Ouellette-Vézina - Métro

La co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Manon Massé, appuie la mairesse de Montréal, Valérie Plante, dans son combat pour exiger que la responsabilité d’étudier les scénarios de prolongement du Réseau express métropolitain (REM) revienne uniquement à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

«On trouve ça très ordinaire qu’encore une fois, on donne le mandat à la Caisse de réfléchir à la planification du transport collectif, alors que nous avons déjà une instance dont c’est le travail», a expliqué celle qui est aussi députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, en entrevue à Métro mercredi.

Rappelons que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) sera chargée d’étudier deux demandes de prolongement du Réseau express métropolitain (REM) d’ici la fin de 2020: un vers Laval et sur la Rive-Sud, et un autre sur la mise en place d’un «nouveau mode de transport collectif électrique» reliant l’est de Montréal au centre-ville.

Selon Mme Massé, l’expertise de l’ARTM est tout simplement «négligée». «Le mandat de la Caisse de dépôt, c’est de faire fructifier le bas de laine québécois. Ce n’est pas du tout le même objectif. L’ARTM doit s’assurer du développement du transport public au premier plan.»

Si l’élue provinciale se réjouit du fait que la population appuie le momentum pour la mobilité durable, elle prévient également que, «si les gouvernements successifs restreignent les moyens qu’on a pour développer le transport en commun, c’est évident que les résultats vont tarder».

«On n’a qu’à regarder le chantier du SRB Pie-IX. Ça tarde depuis longtemps par manque de financement, et ce n’est pas parce qu’on n’avait pas établi les besoins. C’est la même chose à Longueuil. Il faut être clair à un moment donné.» -Manon Massé, co-porte-parole de Québec solidaire

Appelant à une «dépolitisation» du débat sur la mobilité, Manon Massé déplore l’attitude de la ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau, dans ce dossier. «Je ne comprends pas pourquoi une ministre utilise l’expression « saute d’humeur » pour parler de Valérie Plante, lance-t-elle. C’est la loi. L’ARTM existe parce qu’on a décidé collectivement que ça prenait une vision d’ensemble, notamment sur la question des tarifs. C’est pas Mme Plante qui l’a créée, c’est le gouvernement justement.»

À l’instar de ce qu’avait affirmé la mairesse de Montréal lundi, la co-porte-parole de QS soutient que «si les différents réseaux de mobilité ne sont pas dans le giron de l’ARTM, on vient surcharger le réseau actuel».

«Personne n’est gagnant. Le monde va encore sacrer parce que la ligne orange bloque. Elle est déjà surpeuplée, cette ligne orange, avance-t-elle. Les gens qui prennent le métro quotidiennement le savent. On sait que d’y amener plus de gens qui vont tous vers le centre-ville risque de créer des problèmes.»

Mme Massé rappelle aussi les besoins des rives nord et sud de la région métropolitaine, ainsi que ceux de l’est de la ville. «Le tramway que portait justement Mme Rouleau à l’époque où elle était mairesse, il est important, poursuit-elle. Moi, comme députée dans Sainte-Marie-Saint-Jacques, tout le développement m’intéresse aussi. Il y a encore des besoins largement ignorés.»

Des démarches «complémentaires»
Appelé à réagir sur cette question plus tôt cette semaine, le porte-parole de l’ARTM, Simon Charbonneau, a expliqué à Métro que le mandat confié à la Caisse n’aura pas d’impact sur ses propres études sur les besoins de mobilité dans l’est de l’île, pour lesquelles elle a reçu le «financement approprié» de la part de Québec.

«À ma compréhension, le mandat confié à CDPQ Infra repose sur l’analyse de solutions optimales. Les deux démarches sont complémentaires, puisqu’en matière de mobilité durable, il est nécessaire de bien comprendre les besoins pour proposer une solution appropriée.» -Simon Charbonneau, porte-parole de l’ARTM

D’après M. Charbonneau, il faut garder en tête que les réseaux de transport collectif «forment un écosystème». «Tout projet devrait se réaliser en cohérence et en complémentarité avec le réseau qui est déjà existant et les projets qui sont à l’étude», a-t-il affirmé.

Chose certaine: pendant que les études progressent, l’ARTM veut demeurer «proactive» et «à l’écoute des besoins exprimés par les municipalités et les partenaires», afin de dénicher les meilleurs projets de transport «qui répondront aux besoins de mobilité dans la région».

Le projet du REM, évalué à 6,3 G$, est un système de train léger qui reliera notamment la Rive-Nord et la Rive-Sud ainsi que l’ouest de l’île au centre-ville de la métropole, en plus d’offrir une desserte vers l’aéroport de Montréal. La mise en fonction complète de sa première phase, qui comprend l’aménagement de 26 stations, est prévue d’ici la fin de 2023.

Avec la collaboration de Zacharie Goudreault

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