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Loisirs publics montréalais: de nombreux enjeux à résoudre

Photo: Archives - Métro Media
Zacharie Goudreault - Métro

Pénurie de main-d’oeuve et de bénévoles, vieillissement de la population et manque de fonds sont autant d’enjeux qui concernent les organismes participant à l’offre de loisirs publics à Montréal et qui seront invités à proposer des pistes de solution à la Ville dans le cadre d’une consultation publique.

Ce bilan du loisir public, qui n’a pas été réalisé depuis près de 20 ans à Montréal, concernera tant les organismes qui offrent des activités artistiques et sportives non professionnelles que ceux dédiés aux arts et à la science dans un but récréatif.

«Il était temps», a expliqué à Métro le fondateur de l’Observatoire québécois du loisir, André Thibault, qui fait partie des experts qui ont été consultés par la Ville en amont de cette consultation.

La Commission permanente sur la culture, le patrimoine et les sports, qui tiendra une séance d’information le 21 mai, a été mandatée par la Ville pour réaliser «un diagnostic de l’état du loisir public à Montréal», et ce, afin d’adapter les services offerts dans les 19 arrondissements aux nouvelles réalités de la métropole, «notamment démographiques», indique un document descriptif mis en ligne par la Ville.

«C’est sûr que le vieillissement de la population a eu un impact sur les activités de notre organisme […] Quand tu arrives à 85 ans, mon petit bingo de l’après-midi, il est important pour eux», a souligné la directrice du Centre communautaire culturel, social est éducatif de Maisonneuve, Julie Cyr. 

«C’est une réalité. Dans les loisirs, on a traditionnellement beaucoup priorisé les enfants», a noté M. Thibault, qui croit que la Ville devra tenir compte de cette réalité dans la réalisation de ses aménagements extérieurs. 

«Quand on fait des parcs, ce n’est peut-être pas tant le nombre qui compte que l’adaptation à la clientèle […] S’il y a beaucoup de personnes âgées, on ne mettra peut-être pas des carrés de sable, mais plus de bancs», –André Thibault, fondateur de l’Observatoir québécois du loisir

Cette consultation publique, à laquelle sont conviés tant les citoyens que les organismes contribuant à l’offre de loisirs et les gestionnaires d’arrondissement, abordera également la question de l’«effritement du bénévolat». 

«Il y a des organismes qui ne fonctionnent que par l’apport des bénévoles. Sans eux, il y a probablement plusieurs causes primordiales à Montréal qui ne pourraient être défendues», a soulevé la conseillère aux communications du Centre d’action bénévole de Montréal, Julia Pierre. 

Consciente de cet enjeu, la présidente de la Commission sur la culture, le patrimoine et les sports et élue de Projet Montréal, Anne-Marie Sigouin, estime que des mesures pourraient être prises pour inciter plus de jeunes à s’impliquer bénévolement.

«On veut inciter les jeunes à s’impliquer davantage parce que la relève fait défaut. Ce sont beaucoup des têtes grises que l’on voit [comme bénévoles] dans les différents organismes», a-t-elle expliqué. 

En plus du manque de bénévoles, les difficultés de recrutement se font également sentir.

«Avec la pénurie de main-d’oeuvre, ce n’est pas évident», a soulevé Mme Cyr, dont l’organisme, basé dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, peine à recruter «des sauveteurs et des animateurs». 

Le directeur général de l’Association sportive et communautaire du Centre-Sud, José Rebelo, qui déposera un mémoire dans le cadre de cette consultation publique, a pour sa part noté le manque d’installations sportives et de locaux mis à la disposition des organismes par la Ville.

«Il y a beaucoup d’organismes qui font face à des défis majeurs et qui risquent de disparaître complètement.» -José Robelo, directeur général de l’Association sportive et communautaire du Centre-Sud

Financement
Après avoir procédé à l’audition des mémoires déposés du 11 au 14 juin, la commission municipale déposera un rapport le 12 septembre dans lequel elle exposera «les gestes à poser» par la Ville «pour mieux soutenir les arrondissements et les organismes dans la conception de leur offre de service en loisir».

Ces recommandations seront ensuite soumises à la Ville, qui «aura le devoir» de répondre à celles-ci, a souligné Mme Sigouin.

Si elle n’a pas voulu s’avancer sur les mesures qui pourraient être émises par la commission municipale, l’élue a reconnu que la Ville devra trouver des solutions au manque de fonds qui affecte les organismes de la métropole.

«Il faudra voir, en termes de financement, quelle marge de manoeuvre on peut dégager pour mieux soutenir les organismes», a-t-elle dit. 

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