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Ligne orange: 5 M$ pour trouver des solutions à la congestion d’ici 2020

Valérie Plante
Valérie Plante Photo: Métro/Josie Desmarais

Si Québec a annoncé jeudi des études sur la congestion de la ligne orange et de la station Berri-UQAM pour 5 M$, celles-ci ne signent pas la mort de la ligne rose, croit Valérie Plante. Elles seront plutôt «complémentaires» à celles déjà entreprises par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) sur un tracé reliant Lachine à Montréal-Nord.

«Même si je dis que la ligne rose, c’est une bonne idée, je ne suis pas une experte. Il faut des données. Et c’est exactement ce dont il est question ce matin. On se donne six mois pour faire des études d’impact et en septembre 2020, on veut avoir des propositions concrètes», a souligné la mairesse.

C’est par la voix du cabinet de la ministre Chantal Rouleau que Québec a annoncé son intention d’appuyer les études sur la congestion de la portion est de la ligne orange. «Les discussions étaient en cours depuis quelque temps», a indiqué à Métro l’attachée de presse de la ministre, Camille Lambert-Chan. Le mandat aurait été adopté au conseil d’administration de l’ARTM le 21 mai dernier.

«Le diagnostic, selon moi, va être évident: la ligne orange est plus populaire que jamais et il faut trouver des solutions», a lancé Mme Plante à ce sujet. «On veut des recommandations sur ce qui doit être fait, a-t-elle ajouté. Avec le gouvernement qui reconnaît qu’il y a une problématique, surtout avec les différents projets structurants qu’on va mettre en place, le temps est bien choisi.»

Une série «d’analyses techniques» seront ainsi effectuées dans les prochaines semaines «afin d’identifier et quantifier les besoins actuels et futurs» des utilisateurs du métro. L’impact des ajouts de services et de projets comme le REM, le SRB Pie-IX ou encore le prolongement de la ligne bleue – qui seront connectés au réseau déjà existant de transport en commun – sera aussi étudié, promet le ministère.

«Les gens ont adopté la ligne rose, ça fait partie d’eux, parce qu’ils veulent trouver une solution. Il y a une problématique, on ne peut pas la nier, alors allons chercher les chiffres pour que ce soit encore plus clair, mais après, trouvons des solutions.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Axe central du réseau de métro de Montréal, la ligne orange est effectivement victime de son propre succès depuis quelques mois déjà, les trains étant régulièrement à saturation pendant les heures de pointe du matin et du soir.

«Moindrement qu’on va voir un peu sur les réseaux sociaux, il y a tellement de vidéos et de photos de citoyens qui le disent, le montrent: la classe sardine, c’est vrai. C’est ça la situation en général, surtout de septembre à avril», a plaidé la mairesse Plante, soulignant que le plan de décongestion de la CAQ n’avait peut-être «pas pris» cet élément en considération de prime abord.

L’opposition furieuse
Le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, a plutôt mal reçu la nouvelle, condamnant l’hypocrisie volontaire de l’administration dans ce dossier. «Depuis son élection, la mairesse Plante n’en démordait pas avec son projet de ligne rose, pour lequel elle a englouti un million de l’argent des Montréalais dans un bureau de projet inutile», a-t-il déploré.

M. Perez dit ainsi trouver d’autant plus étonnant qu’aujourd’hui, la Ville «change son fusil d’épaule» en affirmant qu’il faut des études «avant de déterminer quelle forme prendra le projet».

«La ligne rose ne se réalisera probablement jamais selon la formule que la mairesse avait promise aux Montréalais.» -Lionel Perez, chef d’Ensemble Montréal

D’après l’opposition officielle, il était pourtant très simple de réaliser que sur le plan strictement financier, «ce projet de ligne rose n’allait nulle part».

«En calculant une moyenne de 900 M$ par station, ce qui correspond au coûts du prolongement de la ligne bleue pour 5 stations, la ligne rose, avec 29 stations, coûterait plus de 26 G$. Projet Montréal l’avait estimé à 5,9 G$, ce qui démontre le peu de sérieux de cette proposition», a renchéri Lionel Perez.

Québec donne environ 18 mois à l’ARTM pour trouver «des solutions à court, à moyen et à long terme», a indiqué la ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau. Le président du Conseil de l’ARTM, Pierre Shedleur, affirme quant à lui que son groupe a «entendu les demandes des élus».

De son côté, la Société de transport de Montréal (STM) a salué l’impact de cette annonce. «La réalisation de ces études peut permettre d’identifier des solutions qui contribueront à améliorer les conditions de déplacement de nos clients utilisateurs du métro», a indiqué son porte-parole, Philippe Déry.

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