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Bonification du réseau cyclable: Montréal mise sur la lutte contre l’emportiérage

Photo: Yves Provencher/Métro
Zacharie Goudreault - Métro

La Ville de Montréal ajoutera 26 km de nouvelles voies cyclables cette année à son réseau existant, ce qui permettra notamment la création de zones «tampons» pour éviter que des cyclistes soient blessés par l’ouverture de portes de véhicules stationnés en bordure de bandes cyclables.

En plus d’aménager dans les prochains mois une piste cyclable protégée sur l’avenue Souligny dans le cadre du projet du Réseau Express Vélo, la Ville réalisera entre autres une piste cyclable dans la pointe est de l’île sur un tronçon du boulevard Maurice-Duplessis ainsi que sur la rue Stephens, dans Verdun.

La majorité des kilomètres de voies cyclables ajoutés cette année continueront toutefois de constituer des bandes cyclables et des chaussées désignées, tout en étant bonifiées.

«On a remarqué qu’on a un problème avec l’emportiérage», a souligné lundi la conseillère associée aux transports actifs à la Ville de Montréal, Marianne Giguère, en conférence de presse au centre-ville de Montréal. 

L’emportiérage, qui survient lorsqu’un automobiliste stationné près d’une voie cyclable blesse un cycliste en ouvrant la porte de son véhicule, est considéré comme une infraction au Code de la sécurité routière et est passible d’une amende d’environ 200$ avant les frais.

«Il y a une quinzaine de kilomètres où on a revu le tracé des bandes cyclables pour ajouter une zone tampon entre les voitures stationnées et la voie cyclable. Donc, non seulement on protège les cyclistes, mais on sensibilise aussi les automobilistes», a précisé Mme Giguère.

Les 20 voies cyclables concernées par ces aménagements sont notamment situées dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, sur le Plateau-Mont-Royal et dans le Sud-Ouest. 

Insécurité
S’il salue cette initiative, le porte-parole de Vélo Fantôme Montréal, Alain Deschamps, déplore que la majorité des voies cyclables qui seront réalisées cette année ne seront que des bandes cyclables, soit des lignes au sol, et non des pistes cyclables protégées.

«La peinture, c’est bien, mais il faut encore que les gens respectent [les bandes cyclables]. Et encore, ce n’est bon que six mois par année parce que l’hiver, la peinture s’efface», a-t-il lancé. 

Un constat que partage le professeur à l’Institut national de la recherche scientifique, Philippe Apparicio, qui estime que la création de pistes cyclables protégées par des aménagements physiques doit être priorisée pour augmenter la part modale du vélo, qui s’élève à 2,5% dans l’agglomération de Montréal, selon l’enquête Origine-Destination de 2013.

«Il faut à tout prix développer dans les prochaines années des axes qui sont sécuritaires pour tous, surtout pour les enfants et les personnes âgées», a déclaré l’expert à Métro, qui note que plusieurs Montréalais ressentent de l’insécurité quant à la perspective de se déplacer à vélo dans la métropole. 

En 2017, quatre cyclistes ont perdu la vie sur les routes de Montréal et 32 ont été blessés gravement, d’après des données du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

«On a le sentiment que les routes ne sont pas sécuritaires pour les cyclistes.» -Alain Deschamps, porte-parole de Vélo Fantôme Montréal

Marianne Giguère a toutefois assuré lundi que les nouvelles bandes cyclables qui seront aménagées cette année dans divers arrondissements servent à «marquer le territoire pour aller ensuite vers des aménagements plus sécuritaires».

Actuellement, sur les 876 km du réseau cyclable de la métropole, plus de la moitié sont constitués de bandes cyclables et de chaussées désignées.

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