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Les parents d’écoles anglophones menacées proposent la cohabitation

L'administration de l'École primaire Gerald McShane a présenté ce matin la proposition de cohabitation adoptée par les parents. Photo: Olivier Faucher / Guide de Montréal-Nord

Les parents de l’École primaire Gerald McShane, l’une des trois écoles de la Commission scolaire English-Montréal (CSEM) que le ministre Roberge souhaite transférer, ont voté à 81,9% pour une cohabitation avec des élèves de la Commission scolaire de la Pointe-de-l’île (CSPI). Une solution temporaire qui se ferait au détriment du développement des élèves qui utilisent actuellement les locaux qui seraient concédés, pense l’administration de l’école anglophone.

La proposition adoptée par les parents céderait 8 locaux à des élèves en 1re et 2e année des écoles voisines de la CSPI. Bien que ces locaux ne servent pas de classes, ils enrichissent le développement des élèves, selon la vice-présidente du conseil d’administration de l’École Gerald McShane, Francesca Pitruzello. «Nous avons des salles pour l’art et la musique qui permettent grandement à nos élèves de se développer», soutient-elle.

La vice-présidente met tout de même de l’avant le compromis, nécessaire selon elle, pour le bien-être de la communauté. «Nous devons travailler ensemble pour accommoder tous les enfants», pense-t-elle.

Selon ce que rapporte CTV, l’École primaire General Vanier, que le ministre dit également vouloir offrir à la CSPI, a présenté ce matin une proposition similaire votée par les parents.

La CSPI dit avoir besoin de 156 classes supplémentaires pour accueillir le surplus de plus de 3000 élèves inscrits pour la rentrée scolaire 2019.

L’administration de l’École Gerald McShane espère que cette ouverture affirmée des parents convaincra le conseil de la CSEM de proposer davantage que de céder le Centre Galileo, proposition que le ministre a refusée à deux reprises.

En entrevue avec Radio-Canada, la présidente de la CSEM avait déclaré qu’elle voulait que le ministre écoute les parents et avait déploré que le conseil de la commission scolaire anglophone reste campé sur sa position.

Une solution réaliste?
Le ministre Roberge s’est dit à plusieurs reprises ouvert à la solution de cohabitation des deux commissions scolaires dans certaines écoles.

L’offre de cohabitation est une solution «temporaire jusqu’à ce que le gouvernement et la CSPI construisent plus d’écoles», souligne Francesca Pitruzello.

De son côté, la CSPI s’était montrée plus réticente à l’idée de cohabitation entre jeunes francophones et anglophones. «La réalité, c’est que cette cohabitation dans quelques écoles, que certains parents et élus anglophones suggèrent, est une opération fort complexe qui se solde rarement par une réussite, comme les expériences passées nous ont si souvent démontré, avait déclaré le président de la CSPI, Miville Boudreault, dans une vidéo publiée sur Facebook, le 17 mai dernier. Beaucoup trop d’impacts négatifs, pour si peu d’effets positifs», avait-il ajouté.

En réaction à ces propos, Francesca Pitruzello dit croire qu’il y a «plusieurs exemples de cohabitation au sein de la CSEM qui prouvent que la cohabitation peut bien fonctionner».

Parmi ces exemples, l’école primaire St. Dorothy dans Saint-Michel accueille des élèves de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) et de la CSEM depuis 5 ans.

«Nous sommes sûrs de pouvoir travailler très fort pour trouver une solution d’ici le 10 juin [date limite fixée par le ministre]», indique pour sa part la directrice générale de la CSEM, Ann-Marie Matheson.

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