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Décharges illégales de déchets sur le site de Technoparc Montréal

Photo: Nouvelles Saint-Laurent News – Laurent Lavoie

Près de quarante tas de déchets déchargés illégalement ont été dénombrés sur le site de Technoparc Montréal et dans ses alentours, un phénomène qui est difficile à contrer par les autorités.

Ces déversements sont connus de Technoparc Montréal. «Cette année, on a remarqué qu’il y avait une augmentation», souligne le directeur des communications, Carl Baillargeon.

Il y a environ un mois, l’arrondissement de Saint-Laurent a été mis au fait de la situation, mais n’est pas entré en contact avec l’organisme depuis.

Le ministère de l’Environnement confirme avoir aussi reçu des signalements «concernant l’observation de l’augmentation de déversements illégaux de matériaux de construction et rénovation», souligne le porte-parole Frédéric Fournier.

Des vérifications, «incluant une inspection», seront réalisées par le ministère pour déterminer s’il y a eu des manquements à la Loi sur la qualité de l’environnement.

Le phénomène est bien connu des habitués du Technoparc. Jim Harris est de ce nombre et il désirait exposer les secteurs touchés par les déversements illégaux. Il a alors créé dans la dernière semaine une carte, publiée sur les réseaux sociaux, recensant 37 dépôts. «J’espérais vraiment que ça mène les gens à réagir», explique le porte-parole du groupe TechnoparcOiseaux.

Jim Harris espérait rendre compte de l’ampleur de la problématique en créant une telle carte.

Les Nouvelles Saint-Laurent News ont soumis la carte à la mairie. Après analyse, elle estime que 13 des 37 tas se trouvent sur des terrains lui appartenant.

Il s’agit d’anciens dépôts sauvages regroupés au bout de l’avenue Marie-Curie et la rue Alexander Fleming. Ils seront examinés pour déterminer s’il y a matière à décontamination. «Nos services prévoient de les nettoyer dans les deux semaines à venir», indique le chargé de communication Marc-Olivier Fritsch.

Une dizaine de tas illégaux ont été déplacés auparavant par l’arrondissement.

Réprimandes
Des avis ont été envoyés mercredi à six propriétaires dont les terrains ont servi de dépotoir, les sommant de procéder à un nettoyage dans les dix prochains jours. Si le délai n’est pas respecté, des amendes variant entre 200 et 2000$ peuvent être appliquées. En cas de récidive, elles peuvent atteindre 4000$.

«Si l’arrondissement de Saint-Laurent ne corrige pas la situation, qui le fera?»

— Jim Harris, habitué du Technoparc

Le gouvernement provincial pourrait quant à lui exiger que le responsable des déchets ou le propriétaire du terrain déplace les matières résiduelles dans un endroit autorisé. Or, «le ministère n’écarte aucun recours pour assurer un retour à la conformité, si requis», précise son porte-parole Frédéric Fournier.

Technoparc Montréal a installé des pancartes de mise en garde dans le passé, prévoyant des amendes allant jusqu’à 500$.

Solutions
Il est pour l’instant difficile d’épingler les responsables.

«Ces dépôts sauvages interviennent majoritairement la nuit et à des emplacements à chaque fois différents, indique Marc-Olivier Fritsch. Il est donc malheureusement extrêmement difficile de prendre les contrevenants sur le fait.»

Des barrières ont été installées il y a «longtemps» par l’arrondissement au coin de l’avenue Marie-Curie et de la rue Alexander Fleming pour empêcher l’accès à des véhicules transportant des déchets. De nouvelles barrières ont aussi été ajoutées au coin du boulevard Alfred Nobel et la rue Alexander Fleming mercredi.

«C’est un fléau, on ne peut pas contrôler ça», dit Carl Baillargeon.

Des citoyens estiment que l’ajout de nouvelles pancartes et même de caméras pourrait décourager les contrevenants. «C’est triste [de voir que c’est un peu négligé], parce que c’est un bijou ce site-là, il y a plusieurs milieux humides», lance le consultant en comportement aviaire, Joël Coutu.

Station en construction
Des travaux sont en cours depuis le mois d’octobre 2018 pour l’aménagement d’une station du Réseau express métropolitain (REM) au Technoparc.

La Caisse de dépôts et de placements du Québec (CDPQ), dont la division Infra est en charge des travaux, assure ne pas être à l’origine des déversements illégaux. «Tous nos déchets doivent avoir une traçabilité et nous avons l’obligation de nous conformer aux réglementations du ministère de l’Environnement», affirme la relationniste de presse, Emmanuelle Rouillard-Moreau.

Des citoyens ont réalisé récemment une corvée pour nettoyer le site.

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