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Ensemble Montréal réclame le verdissement des stationnements de la métropole

Photo: Audrey Gauthier/TC Media

L’opposition officielle à l’hôtel de ville demande à l’administration Plante de verdir l’ensemble des stationnements publics de la métropole d’ici cinq ans afin de lutter contre les îlots de chaleur en plus d’exiger du secteur privé d’emboîter le pas, a appris Métro.

Le parti Ensemble Montréal déposera une motion pendant la prochaine séance du conseil municipal, le 17 juin, afin de réclamer que l’administration de Valérie Plante «se dote d’un plan d’action visant la certification écoresponsable de tous les stationnements en surface de la Société en commandite Stationnement de Montréal sur un horizon de 5 ans».

Cet organisme gère pour le compte de la Ville quelque 3160 places de stationnement hors rue réparties sur 30 terrains de même que plus de 18 300 cases de stationnement réparties dans les rues de la métropole. 

Afin d’être éligible à cette certification, élaborée par le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRÉ-Montréal), un stationnement doit notamment compter de nombreux arbres, avoir des cases de stationnement plus petites et faciliter l’écoulement des eaux pluviales, par exemple en comptant un bassin de biorétention. L’organisme prône également la mise en place sur ces sites d’aménagements valorisant l’usage des transports actifs, comme des supports à vélo.

«Il y a urgence que la Ville s’adapte rapidement aux changements climatiques et par conséquence, on doit tout faire pour qu’on prenne des mesures rapidement pour réduire les effets des îlots de chaleur»,  a affirmé à Métro le maire de l’arrondissement de Saint-Laurent et auteur de cette motion, Alan DeSousa. 

En représentant de vastes surfaces minéralisées, les stationnements contribuent à la formation d’îlots de chaleur, qui peuvent créer des «inconforts, des faiblesses», voire des «troubles de consciences» chez certaines personnes, souligne la motion, qui se base sur les résultats d’une recherche menée par l’Institut national de santé publique du Québec.

La motion demande par ailleurs à la Ville de Montréal de créer un plan d’action de concert avec les arrondissements afin que ces derniers exigent, au moment de remettre un permis de construction à un entrepreneur, que tout nouveau stationnement de plus de 10 cases dans le secteur privé et institutionnel se conforme aux exigences de cette certification.

«On est prêts à partager notre expertise pour aider la Ville dans cette direction-là», a déclaré M. DeSousa, dont l’arrondissement a adopté dès 2009 une politique sur le stationnement prévoyant entre autres une réduction de la largeur minimale des cases pour les nouvelles constructions de même qu’une augmentation du verdissement de ces sites. 

La motion demande en outre à la Ville d’établir «un plan de financement» pour le CRÉ-Montréal afin que l’organisme soit en mesure de «traiter dans des délais raisonnables la hausse de demandes de certification» qu’impliquerait la mise en place des deux plans d’action réclamés.

«On veut s’assurer que des marais d’asphalte, il n’y en aura plus.» -Alan DeSousa, maire de l’arrondissement de Saint-Laurent

Plusieurs arrondissements ont adopté dans les dernières années des politiques visant à augmenter le verdissement des stationnements, notamment Rosemont–La Petite-Patrie, qui oblige tout nouveau stationnement d’au moins 10 places de compter un minimum d’espaces verts.

Moins de stationnements, plus de parcs
Si elle appuie l’intention d’Ensemble Montréal, la responsable des enjeux d’aménagement et de transport au CRÉ-Montréal, Tania Gonzalez, rappelle que «le meilleur moyen de réduire l’impact des stationnements, c’est de n’avoir aucun stationnement».

«On privilégie la réduction d’abord et avant tout pour ne pas créer des espaces minéralisés pour rien», a-t-elle ajouté, notant que la diminution du nombre de cases de stationnement peut contribuer à inciter davantage de personnes à opter pour le vélo ou le transport en commun pour se rendre au travail. 

Un constat que partage Philippe Apparicio, professeur à l’Institut nationale de la recherche scientifique.

«Un stationnement, c’est un espace minéral, donc ça contribue forcément aux îlots de chaleur. La question qu’il faut se poser, c’est a-t-on nécessairement besoin d’un stationnement?», a soulevé l’expert, qui estime que certains de ces sites pourraient être convertis en parcs afin d’«augmenter la densité urbaine».

«Il est grand temps de réduire l’espace public dédié aux véhicules privés […] Si on veut faciliter les déplacements en transport collectif ou actif, c’est ce qu’il faut faire.» -Tania Gonzalez, responsable des enjeux d’aménagement et de transport au CRÉ-Montréal

Interpellée par Métro, la Ville n’a pas voulu réagir à cette motion, qui sera débattue en séance du conseil municipal le 17 juin.

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