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Rapport annuel du SPVM: un «triste bilan» pour les piétons

Saint-Léonard veut poursuivre ses efforts pour l'année à venir afin de sécuriser les déplacements des citoyens. Photo: Archives Métro Média

Le nombre de piétons morts et blessés dans les rues de la métropole a de nouveau augmenté l’an dernier, indique le dernier rapport annuel du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui fait également état d’une baisse du nombre de contraventions remises aux automobilistes.

L’an dernier, 18 piétons sont décédés sur les routes de la métropole, soit trois de plus qu’en 2017. Ils ont par ailleurs été 87 à être blessés gravement en 2018, soit 9 de plus en que l’année précédente, indiquent des statistiques du dernier rapport annuel du SPVM.

«C’est un choc de voir à quel point ça demeure aussi dangereux pour les piétons de circuler», a réagi jeudi à Métro la porte-parole de Piétons Québec, Jeanne Robin, qui estime que l’augmentation constante de la circulation routière dans la métropole est en partie à blâmer pour «l’aggravation» de ce «triste bilan». 

«Ce qui tue les piétons, c’est la circulation motorisée et ce qui accroît le risque d’être blessé, c’est tout simplement le nombre de véhicules en circulation et leur vitesse», a soulevé Mme Robin, qui demande à la Ville d’investir davantage en transport en commun pour que «les gens soient moins dépendants de leur voiture». 

Appelée à réagir en marge d’une conférence de presse au centre-ville, la mairesse Plante a reconnu jeudi que la Ville «doit en faire plus» pour améliorer la sécurité des piétons dans la métropole.

«Chaque personne qui est frappée ou qui décède parce qu’elle marchait ou qu’elle était à vélo, ça me brise le coeur et c’est inacceptable.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Mme Robin porte toutefois beaucoup d’espoir dans le plan d’action Vision Zéro de la Ville de Montréal, présenté en mars dernier, qui prévoit notamment une réduction de la limite de vitesse sur certaines artères routières, l’aménagement de refuges pour piétons au centre de la chaussée ainsi que l’implantation de feux pour piétons aux intersections de la métropole.

«Le bilan routier que l’on voit actuellement, c’est le résultat des dernières décennies. On ne peut pas rendre l’administration municipale actuelle responsable du bilan routier de l’an dernier, mais elle sera responsable du bilan routier des prochaines années», a signalé Mme Robin. 

Le bilan routier des cyclistes à Montréal est toutefois plus reluisant alors que celui-ci fait état de trois décès en 2018, soit un de moins que l’année précédente. Le nombre de blessés graves a aussi chuté à 20, contre 32 en 2017.

«C’est bon signe, mais il y a encore du travail à faire», a réagi la présidente-directrice générale de Vélo Québec, Suzanne Lareau, qui demande notamment à la Ville d’accélérer la mise en place d’aménagements visant à rendre les intersections plus sécuritaires pour les cyclistes.  

Fin des quotas
Le nombre global de constats d’infraction remis par les agents du SPVM a par ailleurs diminué de 7% l’an dernier, notamment en raison d’une diminution du nombre d’amendes émises par des agents de stationnement.

En janvier 2018, quelques mois après son élection, Valérie Plante avait annoncé la fin des quotas de contraventions pour le SPVM, comme le réclamait depuis plusieurs années la Fraternité des policiers et policières de Montréal.

«Nous, quand on est entrés en poste, rapidement, j’ai dit que moi, les trappes à tickets, ça ne m’intéresse pas. Les quotas de tickets, ça ne m’intéresse pas, a rappelé la mairesse Plante jeudi. Cette consigne là a été entendue.»

L’avocat Jack Rodriguez, du cabinet SOS Ticket, estime toutefois que la fin des quotas «n’a pas fait une grosse différence», le nombre de contestations de contraventions reçues par son cabinet de la part de Montréalais l’an dernier n’ayant pas baissé depuis cette décision politique.

Les statistiques du SPVM permettent d’ailleurs de constater que le nombre de contraventions émises pour le non-respect des limites de vitesse ainsi que des «infractions en mouvement», qui comprennent notamment le fait de brûler un feu rouge ou de ne pas porter sa ceinture de sécurité, ont légèrement augmenté l’an dernier.

Le SPVM n’a pas voulu commenter ce rapport, qui fera l’objet d’une présentation à la Commission de la sécurité publique le 11 juin.

 

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