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Des navettes fluviales difficilement accessibles aux personnes à mobilité réduite

La navette fluviale qui relie Point-aux-Trembles et le Vieux-Port de Montréal. Photo: (Photo Métro Média - Charles-Antoine Rondeau)

Un regroupement de personnes en situation de handicap s’est réuni samedi à Montréal, en fin d’après-midi, pour protester contre le manque d’accessibilité de la navette fluviale reliant Pointe-aux-Trembles et le Vieux-Port.

Le rassemblement, organisé par le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), s’est déroulé au quai d’embarquement du boulevard Saint-Jean Baptiste.

Les quelques manifestants, qui étaient en fauteuil roulant pour la plupart, souhaitaient démontrer qu’il est impossible pour eux de prendre la navette fluviale. «Peut-être en fauteuil manuel, mais définitivement pas pour les personnes en fauteuil motorisé, qui sont parmi les plus fréquemment octroyés par la RAMQ et/ou achetés par les personnes en situation de handicap/à mobilité réduite», déplore Linda Gauthier, présidente du RAPLIQ, par voie de communiqué.

L’organisme, qui suit le dossier de la navette depuis deux ans, se désole que le projet pilote ne favorise pas l’accessibilité universelle malgré de multiples échanges à ce sujet avec la mairesse de Pointe-aux-Trembles au moment de lancer les appels d’offres.

Selon les dires de la présidente, la problématique réside autant dans l’aménagement du site d’embarquement que dans la navette qui, entre autres, ne possède pas de toilettes adaptées pour les personnes en situation de handicap.

Linda Gauthier estime que les personnes en fauteuil manuel peuvent moindrement s’en tirer en pliant leur chaise et en allant s’asseoir sur un banc fixe, mais que les citoyens en fauteuil motorisé sont complètement limités.

«Imaginez un couple handicapé ou un groupe d’amis dans la même situation qui veut prendre la navette. Par exemple, deux sont en fauteuil manuel et deux en motorisés. Que font-ils, le groupe se divisera?», s’insurge-t-elle.

Commission des droits de la personne
Le RAPLIQ appelle la Ville de Montréal et la Société des traversiers du Québec à revoir les aménagements du projet, sans quoi une plainte sera déposée à la Commission des droits de la personne pour discrimination. «Tout ce beau monde croit que parce que nous sommes des personnes handicapées, on va se laisser faire et on ne se plaindra pas ?» fulmine Linda Gauthier, qui rappelle que l’accessibilité universelle englobe également les parents qui se promènent avec une poussette ainsi que les aînés.

Le journal Métro n’a pas été en mesure de joindre la Société des traversiers du Québec en raison de la fermeture des bureaux le samedi. La Société d’État admet toutefois sur son site web que «certaines infrastructures autour des sites d’embarquement présentent des limitations pour l’accès aux personnes à mobilité réduite.»

«Des actions pour améliorer l’accessibilité seront prises tout au long du projet pilote et sera une priorité si le projet se pérennise», ajoute-t-elle.

Selon une enquête de l’Institut de la statistique du Québec, 33% de la population montréalaise affirme vivre avec une incapacité.

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