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Uber et ses vélos électriques JUMP débarquent à Montréal

Ce vélo électrique est muni d'une batterie pouvant propulser celui-ci pendant 60 kilomètres avec une seule charge. Photo: Josie Desmarais/Métro

Uber et ses vélos électriques en libre-service JUMP se sont installés mercredi à Montréal, qui devient la première ville au Canada à les accueillir. Si l’administration Plante permet le projet – son parti a approuvé un règlement en ce sens en mars dernier –, elle met toutefois en garde la multinationale contre de potentiels dérapages.

Uber met ainsi officiellement fin au «monopole» de BIXI dans la métropole qui durait depuis 2009.  Les vélos JUMP seront d’abord disponibles dans neuf arrondissements de Montréal, sur le Plateau-Mont-Royal, dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Rosemont–La-Petite-Patrie, Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Ville-Marie, Verdun, le Sud-Ouest et Outremont.

«Il y a une grosse différence avec BIXI, explique à Métro le porte-parole d’Uber au Québec, Jean-Christophe de Le Rue. [Avec JUMP], on peut facilement faire de longues distances, même dans des pentes, sans arriver en sueur au bureau. C’est une offre complémentaire. Notre vision, c’est de devenir une plateforme de mobilité, l’alternative à la voiture solo.»

S’il reconnaît que BIXI «offre un excellent service», son modèle est tout simplement autre, croit M. de Le Rue. «On va bien compléter l’offre globale et au final, ça fait juste plus de gens sur les vélos», analyse-t-il.

«Montréal a été choisie devant Toronto, où il y a plus souvent d’investissements. Ça montre qu’on est dans une ville de cyclistes.» -Jean-Christophe de Le Rue

Disant vouloir miser sur «un lancement organisé axé sur la sécurité» – des casques seront gracieusement distribués aux usagers cette semaine –, Uber entrevoit une expansion «dans une deuxième zone» de Montréal pour ses vélos JUMP dès cet été. «On souhaite servir le plus de monde possible, dit Jean-Christophe de Le Rue. On parle de centaines de vélos déployés, de dizaines d’employés embauchés, d’un nouveau bureau. C’est un investissement majeur pour Montréal.»

Équipés d’un moteur de 350 watts pour alimenter la roue avant, les vélos JUMP offrent une assistance de pédalage électrique allant jusqu’à 32 kilomètres par heure. 

Contrairement aux BIXI, les vélos d’Uber ne seront pas «rattachés à des bornes définies». C’est l’usager qui devra le verrouiller à un support cycliste public sans gêner le passage. Des câbles antivol seront inclus avec chaque vélo, et des frais de 30 sous par minute seront chargés aux cyclistes. Des amendes et des suspensions seront aussi imposées lorsque nécessaire.

Montréal sur ses gardes
Jointe par Métro, la porte-parole au cabinet de la mairesse, Laurence Houde-Roy, indique que «la Ville est en faveur de diversifier l’offre de services de mobilité», mais que celle-ci ne doit pas se faire «au détriment de la bonne gestion de l’espace public, de la circulation et de l’accessibilité universelle».

Le règlement sur les véhicules non immatriculés en libre-service sans ancrage de la Ville, approuvé en mars dernier, vise justement «à assurer une bonne gestion de l’espace public dans le déploiement de ces véhicules», soutient Mme Houde-Roy. Il introduit notamment un régime de permis d’exploitation et précise les règles de stationnement des trottinettes, dans des supports dédiés ou des espaces de dégagement identifiés.

«Notre administration voulait éviter les dérapages constatés dans les autres villes à l’étranger avec ce type de véhicules et a tenu à présenter ce règlement en amont, afin d’être prête […] et d’assurer un déploiement ordonné.» -Laurence Houde-Roy

Montréal rappelle que «chaque véhicule [JUMP] devra afficher un numéro de téléphone» lié à une centrale basée à Montréal. Celle-ci pourra traiter les appels de citoyens qui trouveraient un véhicule mal stationné ou entravant le passage. Un délai de deux heures sera alors donné à Uber pour déplacer le véhicule, sans quoi la Ville le fera et remettra une contravention à la multinationale. Le service doit d’abord être donné en français, rappelle-t-on également.

«Notre but est d’attirer des exploitants sérieux qui assureront la responsabilité de leurs véhicules. L’exploitant privé est le principal responsable. S’il n’agit pas de façon responsable et qu’il ne prend pas en charge la bonne gestion de sa flotte de véhicules, il pourrait se voir retirer son permis d’exploitation», renchérit la porte-parole.

Jusqu’ici, les vélos JUMP d’Uber sont déjà en fonction dans une vingtaine de villes dans le monde, surtout aux États-Unis et en Europe.

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