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Ambulanciers dans le métro: une profession méconnue, mais essentielle

ambulancier paramédical
Photo: Josie Desmarais/Métro

Débutant comme un projet-pilote en 2002, l’équipe métro est aujourd’hui l’un des groupes spécialisés d’Urgences-santé, prodiguant plusieurs niveaux variés de soins aux usagers. Malgré tout, l’escouade demeure inconnue pour bien des Montréalais qui transitent à la station Berri-UQAM, la plus achalandée de tout le réseau.

«Encore beaucoup de gens sont surpris de savoir qu’il y a des paramédics dans le métro, alors qu’on est ici toute la journée, en semaine», remarque Sylvain Thiffault, un des six paramédics. Métro l’a suivi durant une matinée.

Entre 7h et 9h, M. Thiffaut s’affaire sur les quais de la ligne orange, où ont lieu la majorité des interventions. Il se dirige ensuite vers la mezzanine, point central de la station, restant aux aguets de ce qui s’y passe.

«Ça peut être des gens qui demandent leur chemin, des gens qui ne se sentent pas bien, ou des gens qui me demandent de l’aide parce qu’ils s’en vont se jeter devant le train. On est là pour ça. Certainement que je vais les aider.» -Sylvain Thiffault

Cette proximité est une grande partie de la prévention, permettant aux paramédics d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard.

«La clientèle à risque, quand elle cherche de l’aide, si l’aide répond, tu viens déjà de régler une partie du problème», illustre le porte-parole d’Urgences-santé, Eddy Afram.

Bien que ces extrêmes fassent partie de leur quotidien, les paramédics n’ont pas toujours à composer avec des cas aussi lourds.

«Oui, il y a la partie difficile, mais c’est pas vrai que c’est juste ça. L’apport que tu fais au quotidien pour les gens vaut ça», poursuit M. Afram.

Chaque jour, le paramédic du métro peut répondre à environ cinq cas par quart de travail, alors que pendant la période la plus achalandée, de septembre à mars, on parle plutôt d’une dizaine d’interventions. La grande majorité de celles-ci sont des pertes de conscience ou des malaises.

La présence du paramédic dans le métro, qui reçoit ses affectations par la répartition d’Urgences-santé, par la STM ou même par les citoyens directement, contribue grandement à l’efficacité des interventions.

«J’amène les gens à la clinique, je les stabilise. Alors quand l’ambulance arrive, il n’y a pas d’attente, car je traite tout sur place», explique Sylvain Thiffault.

«Il maîtrise son terrain, donc ces chances à lui de sauver une vie sont beaucoup plus grandes», ajoute M. Afram.

Lors de la visite de Métro, une intervention a eu lieu auprès d’une employée d’un des commerces de la station. Une fois à la clinique, M. Thiffault est passé par tout le protocole pour s’assurer du bien-être de la patiente, malgré le fait que la blessure soit mineure.

«C’est beau la coupure, mais qu’est-ce qui a causé ça? Un malaise, un bras engourdi? Ça peut aller plus loin, c’est pour ça qu’il faut questionner», mentionne entre temps Eddy Afram.

En plus d’être rassurant auprès de la patiente, M. Thiffault détient aussi plusieurs qualités qui sont nécessaires pour être paramédic, dont l’empathie.

Mais les équipes spécialisées, comme celle dans le métro, nécessitent des qualités particulières, principalement l’autonomie, car le paramédic est seul durant son quart.

«Tu vis avec tes décisions, tu dois les prendre comme il faut», admet M. Thiffault.

Dans le métro depuis 10 ans, dont six à temps plein, le paramédic estime avoir été témoin de plusieurs changements qui s’opèrent dans la profession, qui devient de plus en plus pluridisciplinaire.

«Tu peux pas être un paramédic et faire juste de l’ambulance, aujourd’hui. On s’en va dans un futur qui est très axé sur le développement de compétences spécialisées», développe M. Afram.

«C’est beaucoup mieux qu’avant. Il y a un protocole, on travaille tous de la même façon, on est mieux encadrés. Je suis fier d’être ici, de représenter Urgences-santé, d’aider les gens», ajoute M. Thiffault.

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