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Un jardin collectif sur l’ancien site de Cavalia

Photo: Archives Métro

Un nouveau jardin collectif verra le jour le 17 juillet sur l’ancien site de Cavalia, au coin des rues Parthenais et Sainte-Catherine, avec pour objectif d’intégrer un espace communautaire sur le long-terme à un projet de développement immobilier dont la construction est imminente. Un projet qui «fera école» pour amener les promoteurs à impliquer davantage la population, croient les organisateurs.

«Notre but, c’est aussi de voir si l’utilisation de terrains vagues par la communauté peut devenir une stratégie à long terme pour développer Montréal, explique à Métro Jean-Philippe Vermette, le directeur général du Carrefour alimentaire Centre-Sud (CACS), qui pilote le projet.

Les terrains en question sont convoités depuis plusieurs années par divers promoteurs immobiliers, dont la Société de développement Bertone et, plus récemment, le groupe Prével, qui prépare «un projet mixte, inclusif et durable».

«Comme la construction des logements s’en vient très vite, on s’est assis avec le groupe Prével en se demandant si c’était possible d’avoir un projet transitoire sur le site», explique M. Vermette.

«Le jardin va être installé au fur et à mesure que les condos se construisent et, à terme, dans quatre ou cinq ans, on vise à avoir un espace collectif complet d’alimentation.» -Jean-Philippe Vermette

Dans la métropole, il s’agit de la toute première collaboration du genre entre un promoteur et un organisme communautaire.

«Souvent, on est davantage dans une lutte contre le promoteur, qui décide éventuellement d’expulser le groupe de citoyens. On n’est pas en mode guérilla aujourd’hui, on cherche à collaborer pour le mieux de tout le monde», poursuit le directeur général du CACS.

Celui-ci espère que l’initiative «inspire le milieu à consulter tous les acteurs».

Le groupe Prével étudie actuellement la possibilité de créer des installations vertes sur les toits et au sol, dans l’optique d’ériger un «verger collectif» qui serait ouvert à tous. Une centaine de smart pots faisant quatre pieds de diamètres ont déjà été installés sur le site.

«On est en train d’évaluer si la mixité se déroule bien. Souvent, on créé des espaces pour un seul type de population. C’est peut-être là, l’échec de nos développements. On veut faire autrement», indique Jean-Philippe Vermette.

Son collègue Arturo Neira, qui est chargé de projets au Carrefour alimentaire, abonde dans le même sens. Il estime qu’un projet du genre est unique à Montréal «du fait de la grandeur du jardin et des défis qu’il comporte: c’est-à-dire réussir à produire des aliments frais sans accès à une prise d’eau ni aucune électricité, simplement avec le soutien de notre communauté».

«Les gens qui viennent aux séances de jardinage collectif apprennent à produire en plus de pouvoir récolter le fruit de leur travail. Le jardin collectif sera un potager où on partage les tâches, l’espace et les récoltes», poursuit-il.

Du logement social pris en compte
La coprésidente du groupe Prével et auteure du livre Bâtir Montréal à la table 45, Laurence Vincent, assure que le projet immobilier répondra aux attentes des Montréalais dans son ensemble. «On veut des unités d’habitation, des copropriétés, du logement social, des bureaux, des commerces de proximité et des espaces verts», avait-elle expliqué à Métro au début de l’année, lors du lancement du projet.

Le promoteur immobilier assure qu’il respectera la capacité de payer des citoyens dans le processus, «afin de conserver [les logements] dans un état abordable».

De plus en plus de gens veulent vivre à Montréal, donc des projets qui dynamisent les secteurs, amènent des piétons, favorisent le développement actif, ça a un impact. Les gens s’enracinent, ils y développent un sentiment d’appartenance.» – Laurence Vincent

La Ville de Montréal, qui collabore également au projet de jardin collectif avec le groupe Prével et le CACS, se penchera dans les prochaines semaines sur le déploiement de ce nouvel espace communautaire. «On les sait très sensibles à ce genre de cause», avoue Jean-Philippe Vermette à ce sujet.

Non loin du pont Jacques-Cartier et de la station de métro Papineau, l’endroit est considéré comme l’un des plus grands sites toujours disponibles pour développer de potentiels projets immobiliers, en plein cœur du centre-ville. Le dernier projet – les Quais De Lorimier – a été abandonné l’an dernier.

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