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Itinérance: l’unité de débordement de l’hôpital Royal-Victoria a répondu à la demande

L’unité de débordement de l’hôpital Royal-Victoria, aménagée pour la première fois l’hiver dernier, a eu un taux d’occupation moyen de 81%. La mesure pourrait être reconduite l’hiver prochain.

L’unité vise à offrir un lit au plus grand nombre possible de personnes en situation d’itinérance en période de grand froid. Le premier bilan de la mesure a été dévoilé vendredi par le réseau de la santé.

«Ça a permis de constater qu’il y a des personnes qui n’avaient pas accès à un endroit et qu’on avait besoin de bonifier nos ressources. Le taux d’occupation témoigne qu’on avait besoin de cette ressource», a déclaré à Métro la directrice adjointe aux partenariats au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal, Julie Grenier, qui dresse un «bilan positif» de cette initiative. 

La Ville de Montréal, le réseau de la santé et le gouvernement Legault ont débloqué 200 000$ l’hiver dernier afin de financer l’opération d’une unité de débordement sur un étage de l’ancien hôpital Royal-Victoria. L’objectif était d’accueillir, du 15 janvier au 15 avril, les hommes, les femmes et les personnes trans n’ayant pas été en mesure de trouver refuge dans un des quelque 1000 lits disponibles dans les ressources d’hébergement permanentes de la métropole.

En tout, 1585 personnes âgées de 18 à 85 ans ont été hébergées dans cette unité temporaire, située dans l’arrondissement de Ville-Marie. Le nombre de lits a d’ailleurs été revu à la hausse le 25 février, passant de 80 à 105 pour répondre à une forte demande, souligne par voie de communiqué le CIUSSS Centre-Sud, qui souligne que cet hiver a été «particulièrement vigoureux».

«Ça faisait quelques années que le comité de partenaires rappelait qu’il y a énormément de pression sur les ressources d’hébergement chaque hiver et que donc, il y avait besoin d’une ressource additionnelle», a souligné Mme Grenier. 

«On sait déjà qu’on est capable de reconduire cette mesure l’hiver prochain», a-telle ajouté. Les détails des mesures qui seront prises pour «éviter que des personnes se retrouvent dans l’espace public» pendant la prochaine saison hivernale sont toutefois encore à l’étude, a-t-elle précisé. 

Forte demande
Le bilan de cette mesure, qui fait état d’un taux d’occupation moyen de 81%, permet d’ailleurs de constater qu’à six reprises, plus de 100 personnes ont été accueillies. La journée la plus achalandée a été le 11 mars: l’ancien hôpital a alors hébergé 103 personnes pendant qu’une tempête de neige faisait rage.

En janvier dernier, lors d’une visite de cette unité de débordement, la ministre de la Santé au sein du gouvernement Legault, Danielle McCann, avait assuré que de nouvelles ressources seraient déployées si l’unité de débordement n’était pas suffisante pour répondre à la demande. 

«C’est sûr que s’il y a un besoin additionnel, on va y répondre», avait-elle déclaré en conférence de presse.

Des besoins différents
Sur les 1585 personnes accueillies, seulement 173 ont été des femmes. Bien que ces dernières soient statistiquement moins nombreuses que les hommes à être en situation d’itinérance, leur faible présence dans cette unité de débordement l’hiver dernier démontre également que les femmes sans abri ont besoin de ressources d’hébergement qui offrent des services adaptés à leurs besoins spécifiques, comme en témoignaient à Métro deux organismes en février.

«On veut faire travailler les gens ensemble pour voir ce qui manque pour les femmes et développer des ressources adaptées», a indiqué Mme Grenier, qui a par ailleurs souligné que la possibilité d’ouvrir les portes de cette unité sur une plus longue période l’hiver prochain est envisagée. 

 «C’est quelque chose qui est regardé actuellement», a-t-elle ajouté, notant que le «comité de partenaires» dans la planification des mesures hivernales, qui comprend la Ville et plusieurs organismes venant en aide aux personnes itinérantes, tente par ailleurs de trouver des solutions pour améliorer l’offre en transport vers l’unité de débordement l’hiver prochain. 

Par écrit, l’attachée de presse du comité exécutif, Laurence Houde-Roy, a salué le fait que cette mesure ait permis de «répondre aux besoins d’urgence en matière d’itinérance cet hiver», tout en reconnaissant qu’il y a place à l’amélioration.

«Il faudra bien sûr se pencher sur la suite des choses avec les partenaires du milieu afin de renforcer les efforts à faire en fonction des besoins à long terme», a-t-elle souligné.

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