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Voix et résilience: un espace pour les LGBTQ+ racisées

L’artiste multidisciplinaire et médiateur-trice culturel-le Kama La Mackerel vise à donner un espace aux personnes racisées LGBTQ+ de Montréal. Photo: Pablo Ortiz/Métro

Dans le petit local de la Casa Del Popolo, plusieurs artistes et spectateurs racisés de la communauté LGBTQ+ de Montréal se sont rassemblés hier pour partager leurs histoires à l’aide de la poésie.

«Il y a longtemps que je saigne, j’aimais je ne t’oublierai», martèle une artiste queer d’origine malienne vers la fin du poème qui parle de son vécu.

Durant l’événement «voix et résilience», l’artiste multidisciplinaire et médiateur-trice culturel-le Kama La Mackerel vise à donner un espace aux personnes racisées LGBTQ+ de Montréal. Selon l’artiste transgenre, peu de personnes de cette communauté se sentent incluses dans la semaine de la Fierté et dans le Village gai de Montréal, qui à son avis sont trop commerciaux.

«Les espaces qui sont relationnels, transformateurs dans les relations qui se tissent, dans les relations de soutien et dans la possibilité de se voir refléter dans des narrations, manquent», explique l’artiste transgenre qui œuvre souvent avec des jeunes LGBTQ+ racisées et des communautés marginalisées.

Pour Kama La Mackerel, la solution à ce manque est le partage de vécu. «Il y a quelque chose de très transformateur et valorisant quand tu peux raconter ton histoire et que d’autres personnes peuvent la recevoir; c’est un moment magique qui transforme à la fois la personne qui raconte son histoire et celle qui la reçoit parce qu’il y a un témoignage», explique Kama La Mackerel, qui préfère utiliser le pronom «iel» pour s’identifier.

Lors de l’événement, plusieurs artistes ont remercié Kama pour sa contribution importante au sein de la communauté LGBTQ+. Mais l’artiste estime que sa contribution à la société est naturelle en tant que personne transgenre.

«J’ai envie de gueuler, mais quand j’apprends que je peux éviter de me faire battre à mort […] j’apprends à faire taire ces voix.» – Une autre artiste trans, dans un poème qui parle de sa vie en tant que transgenre habitant à Montréal.

«Je pense que ma trans identité est une pratique spirituelle. Pour moi, mon rôle en tant que personne trans est lié à un rôle de guérisseuse, de mentor», note l’artiste d’origine mauricienne. Kama, qui porte parfois des robes et avait auparavant des cheveux longs, note que plusieurs peuples non-blancs ont une relation au genre qui est beaucoup plus spirituelle qu’en Occident. L’artiste estime que l’Occident a un rapport à la transidentité qui reste dans l’optique du corps.

«Il y a un peu cette idée que l’Occident est un espace de libération LGBTQ+, mais la binarité du genre homme-femme est un outil colonial qui vient des sociétés occidentales. Par exemple, dans l’Inde précoloniale, il n’y avait pas de discours homophobes ou transphobes», enchaîne-t-iel.

Kama La Mackerel espère que cet événement, qui s’inscrit pour la première fois dans Fierté Montréal, permettra aux personnes racisées des communautés LGBTQ+ de se sentir valorisées au sein de la société québécoise.

 

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