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Matériel scolaire: moins de demandes cette année pour Mission Bon Accueil

Le PDG de Mission Bon Accueil, Samuel Watts, travaillait auparavant comme consultant dans le secteur privé. Photo: Photo: TC Media - Hugo Lorini

Pour la première fois cette année, les demandes d’effets scolaires de la Mission Bon Accueil ont baissé. «On aime perdre des clients. Le succès pour nous, c’est un client qui n’a plus besoin de nous», a toutefois nuancé le PDG de l’organisme à but non lucratif, Sam Watts.

Depuis 18 ans, la Mission Bon Accueil remet des sacs à dos remplis d’effets scolaires, des boîtes à lunch et des chaussures neuves aux enfants les plus démunis de Montréal. Chaque mois d’août, plusieurs familles font la file devant le local de l’OBNL pour obtenir des items scolaires neufs et gratuits.

L’organisme croit que la baisse de cette année est due à plusieurs mesures luttant contre la pauvreté. L’aide fédérale aux familles qui a augmenté depuis 2017, la pénurie de la main-d’œuvre à Montréal qui augmente les chances des familles en situation de pauvreté de trouver un emploi et l’accompagnement qu’offre l’organisme sont notamment en cause, estime Sam Watts.

Malgré la baisse, ce coup de pouce est d’une grande aide pour les 2750 personnes qui se sont enregistrées cette année pour obtenir les effets scolaires qu’offre le groupe.

Les quatre enfants de la famille Mavungu. Photo: Lela Savic/Métro

Tranches de vie
C’est le cas de Gisele Mavungu, une mère monoparentale de quatre enfants. Venue de la Caroline du Nord il y un an, elle a déménagé au Canada à la suite d’une séparation avec le père de ses enfants. Lors de l’événement mardi après-midi, la famille Mavungu a reçu de nouveaux sacs à dos et des chaussures pour la rentrée. Âgée de 14 ans, la fille aînée de la famille, Rigi, reconnait l’importance de cette initiative pour sa mère. «Ça nous a beaucoup aidé, parce que ma mère est monoparentale et elle nous élève seule. Avoir ces effets neufs pour notre rentrée l’aide beaucoup», a-t-elle soutenu.

Natalia Matos, pour sa part, était venue prendre des bottes d’hiver et un sac à dos pour son fils de 5 ans, qui commence la maternelle cette année. Ingénieure en République dominicaine, Mme Matos est arrivée au Canada l’an dernier, mais ne parvient pas encore à trouver un emploi dans son domaine. Elle estime que cette aide la libère d’un lourd fardeau. «Avec ça, j’ai presque tout, donc j’utilise cet argent pour faire des activités avec mon fils», a-t-elle fait valoir.

Difficile de ne pas constater que la plupart des personnes présentes à l’événement sont des personnes racisées. Questionné par rapport à la clientèle qui fréquente les services de son organisme, le PDG de la Mission Bon Accueil note que la plupart de ses clients sont de nouveaux arrivants «bien éduqués qui étaient de classe moyenne dans leur pays» ou des familles monoparentales souvent issues de l’immigration.

Bénévole à l’OBNL depuis un an, Ratika Kapoor, remarque aussi que la plupart des personnes qui franchissent la porte de la Mission Bon Accueil sont des personnes racisées. « Lorsque je vois tellement de gens ici qui me ressemblent, je me dis qu’on a un problème dans notre société », a fait valoir la jeune femme d’origine indienne.

M. Watts croit que cela démontre que le Québec est loin d’être parfait et que certaines réalités n’ont pas changé à l’égard des personnes racisées. ll espère que l’initiative de la Mission Bon Accueil permette aux gens vivant sous le seuil de la pauvreté de retrouver leur dignité.

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