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Logement: le coliving débarque à Montréal

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À Montréal, les habitants de l'espace profitent de plusieurs salles de travail. Photo: Métro

Louer une chambre dans un logement partagé et bénéficier d’une réelle communauté sur place: la promesse du coliving plaît de plus en plus. Lancé en Asie il y a quelques années, ce système de logement se propage de plus en plus à l’international. Aux États-Unis seulement, 16 700 chambres seraient disponibles chaque année.

Si ces habitations partagées ressemblent de près aux colocations raffolées par les étudiants, certaines spécificités en font des lieux de partage et de communauté uniques. Ils sont par ailleurs souvent réservés pour les nomades digitaux, les télétravailleurs ou encore les entrepreneurs étrangers.

Debora, locataire au Nomad Coliving, premier coliving montréalais, explique que «sur les 18 derniers mois, j’ai vécu dans cinq espaces de coliving différents. Je travaille à distance et les Airbnb ou les hôtels peuvent devenir assez solitaires sur du long terme.»

En effet, en voyageant plusieurs mois à travers le monde, les travailleurs détachés peuvent rapidement se sentir seuls dans des locations touristiques habituelles. Difficile également de vivre dans une auberge de jeunesse où, contrairement à la grande majorité des voyageurs, les nomades digitaux doivent, eux, respecter des horaires et des missions professionnels. Loin des grasses matinées, des soirées organisées et des journées de visite, ces travailleurs ont besoin d’un environnement propice à leur occupation.

De plus, rencontrer des voyageurs, de passage seulement, ne permet pas de créer de relations durables ou de tisser un réel lien social sur place. La locataire ajoute que «le coliving me permet de rencontrer une communauté partageant mon style de vie et me donne cette impression d’être chez moi, même à l’autre bout du monde.»

La communauté avant tout

Là se trouve la réelle différence entre une location à court terme et une expérience dans ce type de lieu. La communauté est en effet le principal atout de ce type de logement. Chaque locataire loue une chambre, partagée ou non selon les espaces, et profite des zones communes pour rencontrer d’autres nomades, eux aussi à la recherche d’entraide et de rencontres.

À Montréal par exemple, Paulo, brésilien d’origine, se souvient encore de l’aide et de l’accueil offerts par les autres membres de son espace. «Je ne connaissais rien, ou presque, à la vie canadienne. Les autres locataires m’ont aidé à m’installer et à trouver rapidement mes marques.»

Qui dit communauté dit évidemment activités et sorties en groupe. Au Nomad Coliving, les habitants du logement organisent eux-même des activités pour toute la communauté. Visites guidées de la ville, virées à travers le pays, repas groupés… tous apportent quelque chose au groupe.

Un aspect primordial pour Maria Kinoshita, une des fondatrices du coliving montréalais. «Nous ne sommes pas intéressés par des locataires souhaitant simplement obtenir une chambre et payer un loyer. Nos questionnaires de recrutement insistent fortement sur l’envie de partager et de rendre à la communauté.»

C’est d’ailleurs pour cette raison que le coliving montréalais est un organisme à but non lucratif. «Notre seul objectif est de créer et d’offrir une communauté à nos membres. A terme, si nos futurs budgets nous le permettent, nous aimerions offrir une chambre et une bourse à un entrepreneur réfugié. En tant que nomades, nous faisons le choix de quitter notre vie et de voyager à travers le monde. Ces populations, elles, ne le choisissent pas, et nous souhaitons participer à leur intégration .»

Avec une quinzaine de chambres disponibles dans leur maison, l’équipe montréalaise accueille entrepreneurs, nomades et travailleurs étrangers, de un à six mois, tout au long de l’année. Chanteurs, youtubeurs, informaticiens, artistes, interprètes ou encore designers, se mêlent dans ce logement partagé. Un chien se promène également dans les couloirs et profite de la salle de coworking avec les nomades.

Le monde du travail connecté… et détaché

Pour Christine McDannell, co-fondatrice de Kndrd, un système de gestion informatique d’espaces de coliving, l’arrivée en trombe de ce nouveau type de logement n’a rien d’étonnant.

«Près de la moitié de la force ouvrière des États-Unis travaille désormais en indépendant, et près de 70% de la population mondiale vivra dans des grandes villes d’ici 2050. Il semble logique de voir apparaître des espaces de coworking ou de coliving pour répondre à ces nouveaux besoins démographiques.»

La formule coliving permet aux nomades de louer une chambre pour une nuit, une semaine ou plusieurs mois. Une flexibilité parfaite pour la mobilité internationale de ces nouvelles populations détachées du système habituel de location à l’année.

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