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Élections fédérales: la CMM réclame un meilleur encadrement de l’industrie du plastique

Plastique : le Canada exporte l’équivalent en poids de 800 baleines par an
Photo: Dan Kitwood | Getty Images

Le gouvernement fédéral doit obliger les compagnies à inclure du plastique récupéré dans leurs produits. Autrement, Ottawa n’atteindra pas ses cibles environnementales, selon la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

L’organisme, qui représente les 82 municipalités du Grand Montréal, a dévoilé jeudi sa liste de demandes dans le cadre de la campagne électorale fédérale en cours. Une d’entre elles porte sur un meilleur encadrement de l’industrie du plastique.

Il coûte actuellement moins cher aux entreprises de produire du plastique vierge, qui est fabriqué à partir de pétrole, que de réaliser des produits à partir de matières recyclées. Il y a donc un manque d’intérêt du secteur privé pour cette solution de rechange plus écologique.

«Le marché doit s’adapter. Et pour ça, il faut que le gouvernement fédéral mette ses culottes et légifère», lance à Métro la mairesse de l’arrondissement de Lachine, Maja Vodanovic. Cette dernière représente la CMM au sein du Conseil national zéro déchet.

Dans un rapport d’une vingtaine de pages, la CMM demande donc à Ottawa d’«imposer des contenus minimaux de plastique récupéré aux fabricants et importateurs d’emballages et d’objets de plastique œuvrant en territoire canadien».

«Loin de la cible»

L’an dernier, le gouvernement fédéral a signé la Charte sur les plastiques dans les océans. Il s’est ainsi engagé à réutiliser au moins 55% des emballages en plastique d’ici 2030 et à récupérer tous les plastiques d’ici 2040.

Or, actuellement, moins de 11% de tous les plastiques sont recyclés au Canada. Une récente étude d’Environnement et Changement climatique Canada rapporte d’ailleurs que la production de plastique est en croissance au pays. Celle-ci concerne notamment les matériaux d’emballage et de construction.

«On est vraiment loin [de la cible], mais la première chose à faire, c’est d’avoir une industrie pour le plastique recyclé. Et pour ça, il faut imposer un minimum de plastique recyclé dans les produits», martèle Mme Vodanovic.

«En ce moment, le Canada subventionne à coups de milliards le pétrole et l’industrie du plastique.» –Maja Vodanovic, membre du conseil d’administration du Conseil national zéro déchet

Ottawa devrait également aider financièrement les entreprises qui offrent des solutions de rechanges écologiques au plastique vierge, selon la CMM.

«C’est au Québec que se trouvent les compagnies les plus avant-gardistes en transformation du plastique», soulève d’ailleurs Mme Vodanovic. Les start-ups Polystyvert et Pyrowave sont quelques exemples d’entreprises québécoises qui produisent des plastiques à partir de matières recyclées.

Un enjeu mondial

Interpellé par Métro, le Conseil régional de l’environnement de Montréal a salué cette demande de la CMM. L’organisme souligne toutefois que le Canada importe de nombreux produits en plastique de l’étranger.

«On va se retrouver quand même avec du plastique dont on ne sera pas quoi faire», prévient la directrice générale de l’organisme, Coralie Deny. En plus d’encadrer l’industrie canadienne, Ottawa devrait donc faire pression sur les autres pays afin qu’ils adoptent une politique similaire, croit-elle. 

Cette demande de la CMM survient une semaine avant la tenue de la marche pour le climat. Des centaines de milliers de personnes sont attendues dans les rues de Montréal le 27 septembre pour l’occasion.

 

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