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Un policier du SPVM critiqué pour s’être stationné sans raison dans une piste cyclable

Selon le cycliste, le policier se serait garé dans la voie cyclable avec les gyrophares allumés, avant de sortir de son véhicule pour retirer des sous dans un guichet automatique. Photo: Tirée de Facebook

Un policier de Montréal a soulevé un tollé au sein d’un groupe de cyclistes, lundi, pour avoir stationné son véhicule autopatrouille sur la piste cyclable de la rue Roy. Un cas symptomatique du non-respect régulier des règles par les policiers, selon plusieurs.

«Je pense bien avoir assisté à la situation la plus absurde de ma vie de cycliste soucieux des véhicules», explique le Montréalais Guillaume Choquette.

Sa publication sur le groupe Facebook #dansmapiste, qui réunit près de 1500 cyclistes dans la métropole, soulève l’ire de plusieurs internautes depuis lundi.

Selon M. Choquette, le policier du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) s’est garé dans la piste cyclable avec les gyrophares allumés, avant de sortir de son véhicule pour entrer dans un guichet automatique situé tout près.

«Il s’est arrêté uniquement pour retirer de l’argent», précise M. Choquette, assurant que le policier n’était ni en situation d’urgence, ni en intervention.

Il déplore que l’agent se soit servi de ses gyrophares pour ses besoins personnels et non pour un cas d’urgence, ce qui est contraire à la loi provinciale. Dans ses Règles de circulation spécifiques aux véhicules d’urgence, le Ministère des Transports du Québec (MTQ) indique effectivement que les gyrophares ou la sirène ne peuvent être actionnés que «si les circonstances l’exigent».

Quand il a choisi de confronter le policier sur la rue, ce dernier lui aurait simplement répondu de passer une «bonne soirée» avant de quitter les lieux, d’après le cycliste. Ce dernier affirme que des incidents similaires se produisent régulièrement à Montréal, soit avec des citoyens au volant ou des policiers.

Portez plainte au SPVM, dit la Ville

Appelée à réagir, la conseillère en transports actifs à la Ville de Montréal, Marianne Giguère, invite les cyclistes à porter plainte à leurs postes de quartiers quand ils sont témoins de pareils incidents. Comme le font les automobilistes ou les piétons.

«Ça vaut la peine, parce que la sécurité publique, c’est un service public. Les policiers m’ont souvent expliqué que s’ils intervenaient beaucoup avec des cyclistes délinquants, c’est surtout parce qu’ils reçoivent beaucoup de plaintes. Ça prouve que le SPVM réagit aux plaintes», indique-t-elle à Métro.

Si la Ville fait «souvent» part de ses priorités au corps policier, elle ne peut toutefois pas décider pour lui, souligne la conseillère.

«Oui, on souhaiterait que le public ressente que les infractions sont traitées en regard du niveau de dangerosité, mais on n’est pas les chefs de la police. On n’est pas leur patron, comme d’autres l’ont prétendu», ironise-t-elle, en faisant référence à l’ancien maire Denis Coderre.

Quoiqu’il en soit, dit l’élue municipale, un travail collectif doit être fait pour qu’un changement de culture s’opère tranquillement.

«Moi, je rêve d’une ville où on rétablirait un rapport de confiance mutuel entre tout le monde, y compris entre les usagers de la route et le SPVM.» -Marianne Giguère

Appelé à réagir, le SPVM indique que l’incident a été «acheminé au poste de quartier pour mieux connaître les raisons expliquant pourquoi le véhicule se trouvait à cet endroit».

«Les vérifications nécessaires peuvent prendre quelques jours», indique le corps policier, sans vouloir commenter davantage.

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