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70% des Montréalais trouvent que le logement est devenu «inabordable»

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Photo: Josie Desmarais/Métro

Près de 70% des Montréalais estiment que de se loger dans la métropole «n’est plus abordable», conclut un nouveau rapport de la firme Forum Research publié mercredi. Si le prix moyen d’un logement demeure moins cher qu’ailleurs – il est de 903$ selon le sondage –, la situation demeure tout de même alarmante, croient des organismes communautaires.

«Ces chiffres-là illustrent que ce n’est pas parce qu’on paie moins cher ici que c’est pour autant plus abordable pour la population. C’est souvent l’argument mis de l’avant par le lobby des propriétaires, mais c’est totalement faux», explique à Métro la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme.

Son groupe veut éviter le pire et prévenir une hausse «fulgurante» des prix comme à Toronto ou Vancouver. Il demande une série d’actions de la Ville de Montréal et du gouvernement provincial.

«La crise d’abordabilité est en train de s’accélérer avec la spéculation immobilière. Il faut agir très rapidement avant que ça ne s’empire.» -Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU

L’administration Plante doit revoir à la hausse ses cibles en matière de développement de logements sociaux, croit l’organisme. «6000 unités de logement social dans un mandat, ça ne sera pas suffisant», illustre sa porte-parole.

Celle-ci demande aussi à la Ville d’acquérir plus de terrains dédiés à du logement social dans tous les quartiers. Montréal doit aussi «mettre de la pression» sur Québec pour contrôler le marché privé. Enfin, le FRAPRU somme le gouvernement Legault de créer un registre des baux québécois, afin de prévenir les abus.

Vifs débats sur le logement

Le président de Forum Research, Lorne Bozinoff, estime pour sa part que le coût de la vie n’est pas problématique à Montréal actuellement.

«Le prix moyen du loyer et des hypothèques demeure faible, et la proportion du revenu mensuel consacrée au loyer est aussi la plus faible.» -Lorne Bozinoff, président de Forum Research

D’après lui, les Montréalais réservent en moyenne 29% de leur revenu annuel au loyer, les plaçant au bas de la liste des métropoles canadiennes. En comparaison, ce chiffre atteint environ 36% pour la région de Toronto.

Seul hic, soutient le FRAPRU: il n’en demeure pas moins que 40% des locataires montréalais consacrent plus de 30% de leurs revenus pour se loger. Le reste des principales dépenses des résidents de Montréal seraient dédiées à la nourriture – en moyenne 319$ par mois – et aux paiements de factures d’Internet, de cellulaire ou d’électricité.

Des bilans politiques à l’horizon

Joint par Métro, le cabinet de la mairesse Valérie Plante indique qu’il «prendra le temps d’étudier le rapport avant de commenter davantage».

À la mi-septembre, la Ville a sommé Ottawa de l’aider à réaliser son projet de 12 000 logements sociaux et abordables d’ici 2021. L’objectif serait de conserver l’abordabilité de la métropole pour les ménages à faible revenu, alors que les derniers rôles d’évaluation foncière font état d’une hausse de près de 14% de la valeur des propriétés dans l’agglomération.

«Ce sont nous, les Villes, qui voyons des gens qui n’arrivent pas à se loger. J’ai besoin de solutions rapides», avait illustré Mme Plante, qui refuse toutefois de parler de «crise du logement». Cet automne, lors de son bilan de «mi-mandat», Montréal devra présenter l’avancée de la réalisation de sa stratégie de logements sociaux.

Appelée à réagir, l’attachée de presse de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Bénédicte Trottier-Lavoie, affirme que Québec «travaille en collaboration avec la Ville de Montréal, notamment pour livrer les unités AccèsLogis promises par le gouvernement précédent».

«Seulement pour Montréal, nous réservons 72,8 M$ pour l’année 2018-2019 afin de réaliser des logements abordables. Nous allons livrer les unités promises par les libéraux mais qui n’ont jamais été livrées», tranche-t-elle.

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