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Une montée du crime « désorganisé » dans l’est de Montréal

Une voiture de police
Photo: Getty images

Au cours du mois d’octobre, plusieurs meurtres et tentatives de meurtre ont ébranlé l’est de Montréal. Pour un ancien enquêteur du SPVM, ceux-ci sont dus à deux phénomènes parallèles, dont une montée du crime « désorganisé ».

« Je crois que dans le crime organisé, il y a des règlements de compte qui se font, tant dans le clan des motards que dans celui de la mafia italienne », explique l’enquêteur à la retraite, Guy Ryan. Il donne en exemple à ce propos l’assassinat récent d’Andrew Scoppa, qui aurait été un chef de clan au sein de la mafia, ainsi que de celui de son frère Salvatore.

Les nombreuses fusillades récentes ayant eu lieu notamment à Saint-Léonard, Montréal-Nord, Rivière-des-Prairies ou Saint-Michel serait dû, selon M. Ryan, a un autre phénomène parallèle. « C’est plus du crime désorganisé, probablement lié à des gangs de rue, estime-t-il. Je ne sais pas s’il s’agit de guerres de territoires, ou pour l’accessibilité à certaines drogues, mais c’est extrêmement préoccupant. »

Il s’inquiète particulièrement du fait que ces fusillades se produisent à n’importe quel moment de la journée et à n’importe quel endroit, risquant de faire des victimes collatérales.

Exemple récent, trois individus avaient ouvert le feu dans un bar à chicha situé sur le boulevard Robert, à Saint-Léonard. Dans une vidéo obtenue par TVA, on peut voir les nombreux clients de l’établissement se réfugier sous les tables, alors que les balles sifflent autour d’eux.

« On a vu des jeunes complètement désorganisés utiliser des armes à feu, tirer à travers les vitres. Ça se fait moins comme ça dans le crime organisé italien ou motard criminalisé, explique M. Ryan. Dans les fusillades qu’il y a eu, on trouve beaucoup de douilles, et des dommages sur des véhicules ou des façades de commerces et de maison. »

À cet égard, l’ancien enquêteur croit que le SPVM devrait faire preuve de davantage de transparence, sans toutefois donner d’éléments d’enquête, afin de rassurer la population et ne pas exacerber le sentiment d’insécurité. « Je regardais le directeur de la police de Toronto, qui a lui-même fait le point sur la situation après que 5 jeunes aient été blessés, donne M. Ryan en exemple. C’est ce style de transparence que j’aimerais avoir. »

Il se dit cependant convaincu que les policiers travaillent d’arrache-pied afin d’endiguer la situation. « C’est important qu’il y ait des arrestations pour rappeler que ces cas sont travaillés de façon ardue, et qu’il y ait une patrouille intensive pour essayer de prévenir ces gestes. »

Il encourage également la population à donner un maximum d’informations pour aider les policiers à élucider ces crimes.

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