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Rapport accablant: le SPVM répondra aux questions des citoyens le 22 novembre

square Cabot profilage
Photo: Archives | Métro

Pourquoi les minorités visibles sont-elles surreprésentées dans les interpellations policières effectuées dans la métropole? Les citoyens auront l’occasion de questionner directement le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dans deux semaines dans le cadre d’une présentation publique.

Cette dernière portera sur le rapport accablant dévoilé au début du mois d’octobre qui analyse les interpellations du SPVM entre 2014 et 2017. Les trois professeurs universitaires, à l’origine de cette étude de plus de 100 pages, ont notamment constaté que les personnes noires ont en moyenne environ quatre fois plus de chances d’être interpellées que les personnes blanches.

Le rapport dresse par ailleurs un constat similaire en ce qui a trait aux personnes arabes ou autochtones.

Ce document a soulevé une vague d’indignation de la part de plusieurs organismes montréalais. Dès le lendemain de sa publication, la Ligue des droits et libertés a réclamé la tenue d’une séance d’information publique sur ce rapport.

«On trouve dommage d’avoir dû demander cette séance. La Ville aurait dû avoir le réflexe de lancer cette séance par elle-même», a réagi vendredi la porte-parole de l’organisme, Ève-Marie Lacasse.

Le conseiller de Snowdon, Marvin Rotrand, déposera pour sa part une motion pendant la prochaine séance du conseil municipal pour réclamer un moratoire «immédiat»sur les interpellations policières à Montréal.

Rappelons que les interpellations de rue sont des contrôles aléatoires de l’identité des individus. Elles ne sont pas nécessairement liées à une enquête ou à une infraction.

«Il va falloir questionner le SPVM pour savoir ce qu’il compte faire concrètement pour enrayer le profilage racial.» -Ève-Marie Lacasse, porte-parole de la Ligue des droits et libertés

Présentation publique 

Cette séance d’information publique aura finalement lieu le vendredi 22 novembre. Celle-ci se tiendra à 9:00 du matin dans l’édifice Lucien-Saulnier.

Les professeurs Victor Armony (UQAM), Mariam Hassaoui (TELUQ) et Massimiliano Mulone (UdeM) présenteront d’abord les fruits de leur recherche commune. Leur document de présentation est d’ailleurs déjà accessible en ligne. 

«Les résultats de nos analyses révèlent des disparités qui suggèrent fortement la présence de biais systémiques liés à l’appartenance raciale des individus interpellés», souligne d’ailleurs celui-ci.

La vice-présidente de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, Myrlande Pierre, commentera ensuite les conclusions de cette recherche, puis ce sera au tour des citoyens de poser leurs questions au SPVM.

Recommandations 

Les trois chercheurs ont fait plusieurs recommandations au SPVM. Ils estiment notamment que  les indicateurs quantitatifs sur les interpellations policières qui sont inscrits dans ce rapport «pourraient être actualisés et rendus publics annuellement en vue de documenter cette problématique de manière transparente». 

À cet égard, le SPVM a déjà annoncé que les chercheurs l’accompagneront «dans le cadre d’un nouveau mandat» à partir de février 2020. Le corps de police s’engage aussi à créer une politique en matière d’interpellations d’ici mars 2020. Il formera aussi une équipe de policiers spécialisée dans l’intervention auprès des communautés culturelles.

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