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Montréal sera appelée à se positionner pour le maintien des élus scolaires

CSDM
Photo: Archives/Métro

Des élus montréalais présenteront une motion lundi pour réclamer le maintien des élus scolaires dans la foulée du projet de loi 40. Une initiative qui vise à assurer le maintien de la collaboration entre la Ville et le milieu scolaire sur plusieurs dossiers clés.

«Dans tous les arrondissements, il y a un besoin réel de travailler ensemble sur des enjeux sociaux et économiques», soulève à Métro la présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Catherine Harel Bourdon. Cette dernière a pris part mardi à la commission parlementaire sur le projet de loi 40, à laquelle elle n’avait au départ pas été invitée

Lundi prochain, la conseillère du district d’Ovide-Clermont, Chantal Rossi, présentera une motion demandant à la Ville qu’elle «réitère l’importance de maintenir des commissaires scolaires élus». Celle-ci reçoit l’appui de trois élus, soit deux d’Ensemble Montréal et un indépendant. 

La motion souligne que la Ville et les commissions scolaires «travaillent de concert sur de nombreux dossiers». Ceux-ci comprennent entre autres la sécurité aux abords des écoles et la création de classes modulaires pour répondre à la croissance du nombre d’élèves.

Or, le projet de loi 40, qui est actuellement débattu en commission parlementaire, pourrait mettre fin à cette collaboration. Cette pièce législative prévoit de remplacer les commissions scolaires francophones par des centres de services composés principalement de parents bénévoles et de membres de la direction non élus.

«Une bonne partie de mon travail de président d’une commission scolaire, c’est d’être en contact avec les élus municipaux. Donc, c’est clair que [les élus municipaux], d’une certaine façon, ils vont perdre un interlocuteur», craint le président de la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île, Miville Boudreault.

Enjeux montréalais

La motion souligne que les écoles de la métropole font face à des enjeux particuliers. Certains quartiers font notamment face à un «haut pourcentage de familles défavorisées» où plusieurs élèves ont des «besoins particuliers». La présence de nombreuses familles immigrantes dans la métropole font aussi en sorte que les commissions scolaires doivent mettre en place des mesures pour faciliter «l’intégration et la francisation des nouveaux arrivants». 

«Les élus scolaires ont été capables d’atteindre des taux de réussite très élevés, mais en même temps de permettre dans des milieux qui varient de l’un à l’autre, d’avoir une certaine équité. Ça a permis de permettre aux personnes riches et pauvres d’avoir une équité de chances [en matière d’éducation]», soulève le maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, Alan DeSousa, qui appuie cette motion. 

La CSDM espère que l’ensemble des élus voteront en faveur de cette motion, qui se veut non partisane.

«On amène une motion pour que le conseil municipal appuie cette demande. C’est pour l’ensemble des élus de la Ville», souligne aussi M. DeSousa.

L’attachée de presse de la mairesse de Montréal, Geneviève Jutras, n’a toutefois pas voulu confirmer si Valérie Plante incitera les élus de Projet Montréal à appuyer cette motion.

«On souhaite que les changements faits par le gouvernement permettent cette même collaboration que nous avons établie, entre autres en ce qui concerne le partage d’équipements», a indiqué Mme Jutras par écrit.

Refus

Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, ne démord toutefois pas de son intérêt d’abolir les élus scolaires.

«Il n’est pas question pour nous de faire de compromis sur l’amélioration de la gouvernance scolaire et, conséquemment, la fin des élections scolaires. Cette question a déjà été tranchée depuis longtemps par les Québécoises et les Québécois», a indiqué par courriel son attaché de presse, Francis Bouchard.

 

 

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