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Extinction Rebellion manifeste devant la Caisse de dépôt

Quelques dizaines de personnes ont manifesté devant le siège social de la Caisse, mercredi, Photo: François Carabin/Métro

Le groupe Extinction Rebellion (XR) et plusieurs autres organismes ont manifesté devant le siège social de la Caisse de dépôt et de place du Québec (CDPQ) mercredi. L’objectif: presser l’institution de retirer ses investissements dans le mégaprojet hydroélectrique Hidroituango, en Colombie.

Près de 315 M$ ont été octroyés par la Caisse pour ce projet, en janvier 2018.

«C’est l’argent des Québécois qui est dépensé dans un projet qui a de graves impacts environnementaux et sociaux, explique à Métro la porte-parole d’XR, Zoyanne Côté. Pourtant, cet investissement est très peu connu dans l’opinion publique. Il faut sensibiliser la population.»

Le Comité pour les Droits Humains en Amérique Latine (CDHAL) dit avoir tenté, à plusieurs reprises, d’obtenir une rencontre avec la Caisse de dépôt à ce sujet, mais en vain. «Ils refusent constamment de nous rencontrer, avec des motifs toujours bien vagues. Nous, on en a assez. Alors, on prend les moyens à notre disposition», poursuit Mme Côté.

Même son de cloche pour le porte-parole de la campagne Lavons les mains sales de la Caisse!, Nicolas Tremblay.

«La Caisse présente le projet comme étant durable, comme étant vert. Mais elle cache énormément d’abus contre les droits humains. Il y a eu des massacres et des évictions forcées. C’est une catastrophe. Il y a un gros problème de gestion.» -Nicolas Tremblay, porte-parole de Lavons les mains sales de la Caisse!

Il déplore «le manque de transparence» de la CDPQ et demande immédiatement une réaction de celle-ci.

La porte-parole du Mouvement Rios Vivos, Isabel Cristina Zuleta, s’est aussi dite «complètement outrée que la CDPQ ait refusé nos demandes de rencontres». «Ce sont des vrais gens, des vraies familles qui sont affectées et dont les vies sont à risque», a-t-elle tonné dans un communiqué.

Lettres et demandes formelles

Deux lettres signées par plusieurs syndicats nationaux ont été remises à la CDPQ. Les manifestants ont aussi étendu du faux sang au sol, en signe de protestation contre les gens qui ont perdu la vie en résistant au barrage en Colombie.

Extinction Rebellion déplore que la montée subite du niveau de l’eau «aggravée par la présence du barrage» ait provoqué une situation d’urgence dans le département d’Antioquia. Celui-ci est situé près de la rivière Cauca, où le barrage hydroélectrique est en construction depuis 2011.

Plus de 100 000 habitants ont dû être évacués de force depuis, selon l’organisation.

«Près de 90% de la population de la région vit du fleuve. Les conséquences socioéconomiques ont été désastreuses», ajoute-t-on.

Du soutien à Extinction Rebellion

Fin septembre, une pétition avait aussi été déposée à l’Assemblée nationale pour demander le retrait de la CDPQ du projet. Près de 200 signatures ont déjà été récoltées. «Les impacts sociaux, économiques et environnementaux, notamment le très haut risque d’effondrement du barrage, ont été dénoncés par les communautés et reconnus par les autorités colombiennes», arguent les instigateurs de la pétition.

Plusieurs élus locaux en Colombie, dont le gouverneur du département d’Antioquia Luis Perez, ont remis en question l’éthique et l’intégrité d’Empresas Publicas de Medellin (EPM), l’entreprise qui gère le chantier.

«Un glissement de terrain de 10 à 40 millions de mètres carrés pourrait survenir et provoquer la pire avalanche de l’histoire», avait entre autres prévenu en juin le gouverneur, en se basant sur un rapport réalisé par des ingénieurs militaires des États-Unis.

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