Soutenez

La Ville de Laval accusée d’avoir dissimulé les résultats d’un sondage «préoccupant»

laval marc demers
Le maire de Laval, Marc Demers Photo: Josie Desmarais/Métro

Le maire de Laval, Marc Demers, est de nouveau attaqué pour son manque de transparence. Plusieurs élus de l’opposition ont reproché mercredi à son administration de perpétuer une «culture du silence» entourant la Politique du stationnement et le développement du centre-ville. Cette fois, ils appuient leurs accusations sur un jugement de la Commission d’accès à l’information (CAI).

«En ce moment, la Ville gère tout en catimini. On est obligés de ramasser des balles quand on peut, de décoder certaines réponses. Ce n’est pas tout à fait démocratique», explique à Métro le chef d’Action Laval et conseiller de Vimont, Michel Poissant.

L’opposition allègue entre autres que l’administration Demers a «refusé de divulguer» les résultats de plusieurs sondages citoyens à propos de la Politique de développement et de stationnement au centre-ville, alors même que les élus devaient se prononcer sur la question.

Plus de la moitié des quatre groupes sondés ont une opinion défavorable de la manière dont est développé le centre-ville, surtout en raison du manque de stationnement. Plusieurs d’entre eux estiment aussi que le secteur Montmorency, près du métro, n’est pas l’endroit idéal pour développer Laval.

Une juge confirme

Dans un jugement de la CAI datant du 25 septembre, la juge Martine Riendeau abonde dans le même sens. Elle conclut que «les résultats des sondages n’ont pas été communiqués […] et que seule la direction des communications a pris connaissance des rapports». Elle «ordonne» à la Ville de «donner accès» à l’ensemble de ces documents dans les trente jours suivant la réception de la décision.

C’est l’ancien élu et membre d’Action Laval, Pierre Anthian, qui a déposé une demande à la Commission d’accès. «J’étais avec l’équipe du maire. Et je peux vous le dire: il y a une culture du silence, tonne-t-il. L’expression est malheureusement appropriée aujourd’hui encore. À partir d’un moment où un sondage est public, ses résultats devraient aussi l’être.»

La conseillère de Laval-des-Rapides, Isabella Tassoni, espère que la situation rappellera l’administration du maire à l’ordre.

«Il faut qu’ils prennent ça comme un rappel d’être plus transparents avec les élus. On veut juste faire notre travail, celui de représenter les citoyens.» -Isabella Tassoni, conseillère de Laval-des-Rapides

Laval nie les allégations

Appelée à réagir, la responsable des affaires publiques à la Ville de Laval, Anne-Marie Braconnier, dit vouloir remettre les pendules à l’heure. «Action Laval fait référence à deux dossiers distincts qu’il ne faudrait pas confondre», insiste-t-elle.

«Le sondage mentionné dans le jugement a été réalisé auprès des citoyens du 23 novembre au 22 décembre 2017. Suivant ce sondage, quatre rapports de recherche ont été produits en avril 2018», assure-t-elle.

D’après la porte-parole, ces rapports sont «des documents de travail» utilisés par l’administration Demers pour «développer la stratégie du centre-ville, qui sera dévoilée en temps et lieu.» La Ville assure que tous les documents seront rendus publics une fois ladite politique complétée.

«Ceci explique pourquoi ils n’ont pas été divulgués à ce jour. Nous considérions que ces rapports avaient une valeur stratégique et confidentielle pour l’organisation dans un contexte compétitif où la Ville cherche à accroître l’attractivité de son centre-ville», avance Mme Braconnier.

Ce n’est pas la première fois que le maire Demers se retrouve sous les projecteurs pour une affaire de transparence. En mars, l’opposition l’avait aussi accusé d’avoir «truqué» les résultats d’un vote à l’intérieur de son propre parti.

La nouvelle tombe alors qu’une élection partielle doit avoir lieu le 24 novembre 2019, dans le district de Marc-Aurèle-Fortin.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.