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Manque d’autobus: la STM déplore le point de vue «réducteur» du syndicat

La Société de transport de Montréal (STM) rabroue son syndicat, qui a soutenu hier que des problèmes liés à un nouveau système informatique empêchait près de 600 autobus de circuler. Ce sont plutôt 140 autocars qui seraient à l’arrêt, et pour plusieurs autres raisons, d’après l’organisation.

«Effectivement, on manque de bus. C’est une réalité. Mais c’est très réducteur de ramener la problématique à l’implantation d’un système informatique», a martelé jeudi le directeur général de la STM Luc Tremblay, en marge de la présentation du budget 2020.

Des 1800 bus composant le réseau de la STM, environ 1425 d’entre eux sont nécessaires pour livrer le service au quotidien selon lui. «On a toujours eu environ 300 ou 400 bus pas disponibles, parce qu’on fait de l’entretien préventif. À tous les 20 000 km, il faut le faire», insiste-t-il.

Le cœur du problème, selon lui, est que «seulement 1285 autocars sont sur les routes» actuellement.

«Faites le calcul: il en manque 140 au quotidien. Oui, c’est élevé. Normalement, quand il nous en manque 50, on est déjà inquiets […]. Mais on a un plan transitoire.» -Luc Tremblay, DG de la STM

Pour le président de la STM, Philippe Schnobb, la réouverture du centre Saint-Denis «devrait donner une impulsion à l’ensemble des mesures». «On souhaite comme tout le monde que ça se fasse le plus rapidement possible. La situation devrait se résorber graduellement», a-t-il insisté.

«Les causes, on peut en discuter. Mais c’est important de rassurer la population. Il n’y a pas 600 bus qui dorment dans un garage en ce moment», a ajouté la mairesse Valérie Plante à ce sujet.

Des explications

Plusieurs éléments expliquent cette baisse, d’après la STM, dont les 50 000 heures de bulletins de service devant être effectués par Nova Bus.

«C’est un peu comme si vous aviez des campagnes de rappel pour votre véhicule, illustre M. Tremblay. On doit le faire, et ça a toujours pesé lourd sur notre capacité de sortir les bus au quotidien.»

La fermeture du centre de transport Saint-Denis, près du métro Rosemont, a effectivement frappé fort selon lui. «Ce n’est pas évident de fonctionner quand on ferme une telle infrastructure, analyse le directeur. La bonne nouvelle, c’est qu’on va le rouvrir cette année.»

La fermeture de plusieurs espaces d’entretien, nécessaire pour agrandir les centres de transport Saint-Laurent, Anjou et Legendre, aurait aussi «rajouté une couche». «C’est vrai qu’il y a toujours eu des enjeux de fiabilité avec les bus. On est très conscients que ça perturbe les usagers, mais on croit au service, on veut mettre plus de bus sur la route», juge Luc Tremblay.

«Chaos total» à la STM

Hier, le président du Syndicat de transport de Montréal, Gleason Frenette, a qualifié la situation de «chaos total» pour les employés de la STM.

«Ça fait trois semaines que les travailleurs regardent le plafond. Ils sont prêts à travailler, mais ils n’ont pas de pièces pour effectuer les réparations», a-t-il dénoncé.

Selon lui, «ce n’est pas la faute des travailleurs», mais bien de «problèmes de gestion». «Il n’y a plus rien qui fonctionne. Normalement, quand tu migres d’un système à un autre, tu gardes le dernier en backup. Ils ne l’ont pas fait», s’est insurgé M. Frenette.

C’est la mise en place de «projet vision», un logiciel de répartition des tâches, qui cause problème, selon le syndicat.

La STM avait convenu vendredi dernier que certaines modifications organisationnelles pouvaient entraîner une diminution du nombre d’autobus disponibles. «Malgré ce passage obligé, l’organisation et ses employés mettent tout en œuvre, tous les jours, pour que les 1425 bus requis aux heures de pointe soient sur la route», avait fait savoir la société.

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