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Les juristes de Montréal en grève pour un rattrapage salarial

Manifestation de juristes en grève en juillet 2013.
La dernière grève des juristes de Montréal remonte à juillet 2013, peu avant la signature de leur plus récente convention collective. Photo: Hugo Filiatrault/monscoop@journalmetro.com

Déçus par la lenteur des négociations avec la Ville, les 120 juristes de Montréal se donnent un mandat de grève. Une première journée de piquetage est prévue le 11 décembre prochain pour rajouter de la pression sur l’employeur.

C’est principalement sur le salaire que les discussions «achoppent depuis plusieurs mois», allègue le Syndicat des juristes de Montréal. Le président du groupe, Jean-Nicolas Loiselle, demande un rattrapage salarial de 3,6% avec les procureurs provinciaux – soit les fonctionnaires à Québec et les procureurs de la Couronne –, ainsi qu’une indexation «raisonnable» des échelles salariales.

Il affirme que les demandes des juristes sont raisonnables, leur travail étant «équivalent à celui des procureurs et juristes provinciaux».

«Notre expertise est la même. Je ne vois pas pourquoi nous devrions accepter un salaire moindre», martèle le leader syndical.

«Quand on a signé notre convention en 2014, on était arrivé à cette parité-là sur demande de la Ville. Trois ans plus tard, avec une nouvelle administration, c’est comme si on vivait sur une autre planète.» -Jean-Nicolas Loiselle, président du Syndicat des juristes de Montréal

Des intermédiaires appelés en renfort

Une médiatrice a été nommée par le Tribunal administratif à la fin novembre, sur demande de l’employeur. Le syndicat, lui, dénonce que cette décision ait été prise après que la Ville ait «annulé trois jours de négociations prévus par les parties».

«On est toujours en attente de leur part, mais d’annuler comme ça sans préavis est un peu cavalier à notre sens, dit M. Loiselle. On reste optimiste, mais on fonde peu d’espoir que ça se règle avant les Fêtes.»

Plusieurs dossiers occupent la Ville au niveau légal ces jours-ci, dont ses poursuites contre l’ex-président du comité exécutif Frank Zampino et l’ancien maire Michael Applebaum. Des promoteurs immobiliers du projet Cap-Nature réclament aussi plus de 170 M$ à la Ville, qu’ils poursuivent pour compenser l’«expropriation déguisée» dont ils se disent victimes dans la foulée du projet de Grand parc de l’Ouest.

Du recours à l’externe en hausse

Selon des données du syndicat, qui s’inquiète de la situation, le recours à des avocats ou des juristes externes augmente de manière importante à la Ville.

«Faire affaire avec l’interne coûte pourtant moins cher. On se dit qu’il faut au moins garder notre expertise, continuer à valoriser la fonction publique et notre travail», insiste Jean-Nicolas Loiselle.

Ce dernier promet que son groupe participera de bonne foi aux rencontres de médiation.

«Toutefois, force est d’admettre que l’employeur ne semble pas vouloir bouger. Il faut être deux pour danser le tango», illustre-t-il. Du piquetage aura lieu le 11 décembre, alors que l’ensemble des juristes seront en grève.

Appelée à réagir, la Ville affirme qu’une «entente est intervenue entre les parties» à propos des services essentiels devant être maintenus le jour de la grève. Montréal reconnaît par ailleurs qu’une «impasse quant au cadre financier» persiste toujours à l’heure actuelle.

La convention collective des juristes est échue depuis le 31 décembre 2017.

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