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Prolonger la ligne orange jusqu’à Bois-Franc est «urgent», dit Trajectoire Québec

Métro STM
La station de métro Berri-Uqam sur la ligne orange en direction Montmorency, pendant l'heure de pointe de l'après-midi. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le raccordement de la ligne orange du métro à la station Bois-Franc du Réseau express métropolitain (REM) est «urgent», clame Trajectoire Québec. L’organisme estime que ce projet facilitera les transferts d’un mode de transport à l’autre, en plus d’offrir des «alternatives» en cas de panne dans le réseau de la STM et de rendre l’ouest de l’île «plus accessible».

«C’est naturel selon nous, d’autant plus que la distance n’est pas immense. Ça aurait été une mesure d’atténuation très bien accueillie par les usagers de la ligne Deux-Montagnes. La demande est là depuis longtemps, et l’intermodalité est recommandée partout dans le monde», explique à Métro la directrice générale de Trajectoire Québec, Sarah V. Doyon.

De concert avec Équiterre, son organisme a publié mardi le suivi de son rapport publié l’an dernier sur les 12 projets «prioritaires» en transport collectif au Québec.

Des 12 projets à l’étude, six sont en cours de réalisation, alors que six autres requièrent «des engagements concrets» pour aller de l’avant. La moitié d’entre eux se trouvent dans la région métropolitaine de Montréal, dont le raccordement de la ligne orange à la station Bois-Franc.

Des projets dans la mire de Trajectoire Québec

Pourtant prévue au plus récent budget provincial, l’implantation de voies réservées dans les couronnes nord de Montréal n’a toujours pas fait l’objet d’engagements, dénonce Trajectoire Québec.

«C’est un projet indispensable pour améliorer la fluidité des déplacements», dit Sarah V Doyon. Si plusieurs aménagements ont déjà été entamés en ce sens au centre-ville de Montréal, peu d’entre eux ont effectivement été concrétisés en périphérie.

Difficile à croire pour certains, le prolongement de la ligne bleue vers Anjou, dont la réalisation fait l’objet de discussions depuis près de 30 ans, serait cette fois sur la bonne voie.

«Il y a un bureau de projet et des travaux préliminaires lancés. On a bon espoir que c’est la bonne. Ça ne réglera pas tous les problèmes de l’est, mais il y aura un important transfert modal.» -Sarah V. Doyon

À l’échelle de la province, Trajectoire Québec rappelle aussi la nécessité de mettre en place davantage de projets pilotes de navettes autonomes «pour le premier et le dernier kilomètre». Deux phases d’essai ont eu lieu l’été dernier, à Candiac et à Montréal.

Les régions fragilisées?

Au-delà des investissements, un constat «préoccupant» se dresse: les chantiers en mobilité progressent à différentes vitesses, ce qui a pour effet «d’accentuer la disparité des services», surtout à l’extérieur des centres urbains, préviennent les organismes.

«La plupart des projets montréalais avancent bien, mais en région, c’est une autre affaire», renchérit la directrice générale. L’exemple du lien rapide dans l’ouest de Gatineau ou du lien structurant La Tuque-Shawinigan-Trois-Rivières est probant, juge-t-elle.

«Rien ne progresse. C’est probablement dû au fait que les besoins des villes en mobilité sont très connus et très documentés, surtout à Montréal où la mairesse est très présente sur ces questions-là, observe Mme Doyon. On a trop souvent le réflexe de penser que le transport collectif, c’est l’affaire des grandes villes.»

Accélérer pour le climat

Pour la chercheure en transport chez Équiterre, Jessie Pelchat, l’urgence environnementale appelle à des investissements majeurs en mobilité.

«La crise climatique à laquelle nous faisons face requiert que le gouvernement du Québec accélère la mise en œuvre de ces projets. Ceux-ci sont nécessaires pour atteindre les cibles ambitieuses de la Politique de mobilité durable du Québec, pierre angulaire de la lutte aux changements climatiques», insiste-t-elle.

En plus de réitérer l’urgence de concrétiser le projet de lien entre Montréal et Sherbrooke par Saint-Jean-sur-Richelieu, Trajectoire Québec pointe aussi vers le train à grande fréquence (TGF) Québec-Windsor de Via Rail, qui en est encore à l’étape d’étude de faisabilité. «On s’explique mal que ça soit au point mort. Ce n’est pas un projet complexe. On parle essentiellement de mise à niveau de rails», tonne Sarah V Doyon.

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