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Moins de temps d’attente pour les correspondances à l’aéroport Trudeau

L'aéroport Montréal-Trudeau accueille environ 43 000 passagers en moyenne par jour. Photo: TC Media/Archives

L’aéroport international Montréal-Trudeau entame une reconfiguration «importante», alors qu’un nouveau centre de correspondance évalué à 50 M$ doit être inauguré le 11 décembre. Le nouvel espace, qui pourra accueillir un million de voyageurs dès son ouverture, facilitera les processus et allégera le temps d’attente à la douane. La direction espère «tripler sa capacité» au cours des prochaines années.

«On a une croissance très soutenue et il fallait réagir», explique à Métro le vice-président aux infrastructures d’Aéroports de Montréal (ADM), Pierre Loyer.

Depuis 2014, l’augmentation du nombre de voyageurs a en effet bondi d’environ 35%. En 2017, cette hausse était de presque 10%, et a atteint environ 7,5% l’an dernier. Quelque 20 millions de passagers ont été accueillis jusqu’ici.

D’ici 2035, l’organisation espère en attirer 15 millions de plus, à raison d’un million d’entre eux par année. «La moitié de ces passagers-là vont atterrir à Montréal, et de ces passagers-là, il y en aura près du quart qui iront en correspondance», illustre M. Loyer.

Des leçons à tirer

L’idée derrière ce nouveau bâtiment remonte à 2016. Cette année-là, le temps d’attente avait été «extraordinaire», forçant la direction à implanter un centre de correspondance «temporaire» d’urgence.

Pour le directeur de la planification aux opérations aérogare d’ADM, Patrick Gendreau, la situation appelait à l’action rapide. «On commence à être à l’étroit et on arrive à capacité. En ayant plus d’espace, on va venir soulager le trafic», insiste-t-il.

Dans les prochaines années, le plus gros défi à l’aéroport Trudeau sera de faire plus dans le même espace, d’après M. Gendreau. «C’est un challenge pour nous de ne pas pouvoir continuellement faire plus de bâtiments. La réalité, c’est qu’on ne peut pas construire au rythme de la croissance. Il faut qu’on réutilise les mêmes espaces, en faisant évoluer la technologie», illustre-t-il.

Intérêt marqué pour l’international

Au-delà des enjeux logistiques, l’ouverture de ce centre fait suite à l’augmentation de l’intérêt pour les vols internationaux partout dans le monde. Le transporteur Air Canada a d’ailleurs choisi Montréal, avec Toronto et Vancouver, pour implanter son «hub de correspondances».

«Ajouter des correspondances nous permet non seulement de rentabiliser des routes existantes, mais aussi d’en créer des nouvelles. On n’a pas une ville de 10 millions d’habitants pour alimenter des vols partout sur la planète.» -Patrick Gendreau, directeur de la planification aux opérations aérogare d’ADM

À l’Agence des services frontaliers du Canada, le directeur du district des aéroports, Maurizio Mannarino, accueille la nouvelle avec enthousiasme.

«Pour nous, c’est sûr que ça sera beaucoup plus efficace avec la clientèle. Il va y avoir un triage qui va se faire. Ça veut dire moins de stress pour les clients. On va leur permettre d’avoir vraiment un traitement personnalisé en fonction de leur itinéraire», analyse-t-il.

Des inquiétudes pour l’aéroport Trudeau

En août dernier, l’organisme Les Pollués de Montréal-Trudeau (PMT) s’était tourné vers la justice pour bloquer le projet d’agrandissement de l’aéroport de Montréal, annoncé en mai 2018. Sans évaluation des impacts, ils craignent de voir une augmentation du nombre d’avions et de la pollution sonore.

«L’aéroport Montréal-Trudeau peut-il accueillir sans limitation et sans contrôle une croissance exponentielle de son trafic? Au regard des principes du développement durable qui font partie du droit canadien?» -Pierre Lachapelle, directeur de PMT

La hausse du nombre d’avions au-dessus de Montréal vient selon lui d’une «mauvaise décision» prise en 1996. Il fait référence au rapatriement des vols internationaux à l’aéroport de Dorval, alors qu’ils étaient accueillis à Mirabel depuis 1975.

Son groupe demande à Aéroports de Montréal (ADM), NAV Canada et Transport Canada de prouver que les activités de trafic aérien ne causent pas de préjudices aux citoyens, surtout les riverains habitants à proximité de l’aérogare.

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