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Front commun pour la conservation du Publisac

Benoit Chartier (à droite), représentant d'Hebdos Québec, ainsi qu'Isabelle Marcoux et François Olivier, de TC, lors d'un point de presse du front commun pour la défense du Publisac
Des représentants de syndicats, d'entreprises et de groupes médiatiques se portent à la défense du Publisac. Photo: Josie Desmarais/Métro

Les défenseurs du Publisac n’abandonnent pas leur combat et forment une coalition. Syndicats, groupes médiatiques et gens d’affaires se sont assemblés lundi pour exiger de la Ville qu’elle n’aille pas de l’avant avec un modèle «opt-in» dans l’encadrement des circulaires publicitaires.

Cette demande suit les recommandations faites jeudi par une commission municipale bipartisane. La Commission sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs favorise l’adhésion volontaire, ou «opt-in».

Transcontinental (TC), qui distribue les sacs de circulaire à la hauteur du Québec, considère que l’adoption de ces propositions engendrerait «la fin du Publisac».

Les groupes syndicaux présents, dont la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) ainsi que les Teamsters, craignent pour leur part «la prise d’otage» de divers domaines d’emplois. Ils invitent la Ville à tendre la main pour discuter.

«[Le Publisac], c’est des centaines de milliers d’emplois qui partent du secteur forestier au commerce de détail», a souligné le président de la CSD, Luc Vachon.

Selon le président et chef de la direction de Transcontinental, François Olivier, ce front collectif «est une démonstration du fait que le Publisac est bien plus qu’un modèle de distribution de circulaires».

«C’est historique. On est, le patronat et le syndicat assis à la même table.» – Stéphane Lacroix, directeur des communications et affaires publiques des Teamsters

Selon le citoyen à l’origine de la réflexion sur le Publisac, Charles Montpetit, «le temps d’intervenir était pendant la consultation».

«Ce n’est pas juste moi qui le dit. Il y a treize grands groupes et 15 000 personnes qui sont d’accord. On va arrêter de minimiser les choses en disant que c’est une minorité vocale qui croit ça», a-t-il affirmé au bout du fil.

Attaque contre la liberté de la presse?

En plus des circulaires, le Publisac distribue de nombreux journaux de quartier. 98% des 120 médias hebdomadaires encadrés par l’organisme Hebdos Québec, sont distribués par sac de circulaires.

«On est intimement liés à l’écosystème du Publisac. Il y a une notion de liberté de presse et des job de journalistes qui sont mises en jeu», a précisé le président d’Hebdos Québec, Benoit Chartier.

Les membres du front commun veulent désormais éviter qu’une décision de la Ville «donne des idées à d’autres».

Charles Montpetit, de la page Antipublisac, pense qu’associer encadrement du Publisac et attaque sur la liberté de presse est inexact. «C’est une menace en l’air de dire que les journaux vont se retrouver sans moyen de distribution. Même si Publisac fermait, il y a déjà des journaux hebdomadaires qui survivent très bien sans le Publisac», a-t-il martelé.

À Québec, déjà, une pétition a circulé en avril pour demander un encadrement provincial des circulaires. Le gouvernement de François Legault n’ira pas là, croit toutefois le directeur québécois d’Unifor, Renaud Gagné.

«Si on regarde la position du gouvernement, qui a débloqué des sous pour le journalisme, je ne verrais pas pourquoi, ils ne seraient pas en soutien au maintien de tous les petits hebdos», a-t-il indiqué.

Discussion

Pour éviter ces «préjudices», François Olivier propose d’en discuter et de collaborer avec la mairesse Valérie Plante. TC n’a pas rencontré Mme Plante depuis l’émission des recommandations, jeudi, mais convient que son système de «opt-out» est «perfectible».

«Transcontinental n’est pas une entreprise litigieuse. On a bon espoir qu’on va en arriver à une entente», a avancé M. Olivier.

Celui-ci ne ferme toutefois pas la porte à une intervention de Transcontinental en cour.

«Si ce n’est pas possible [de s’entendre], on va faire respecter les droits. Les droits de TC, des hebdomadaires, des citoyens, des commerçants… Il y a des lois au Canada qui protègent les gens touchés», a-t-il précisé. L’entreprise est présentement devant les tribunaux pour contester le règlement sur le Publisac de la Ville de Mirabel.

L’administration Plante n’a toujours pas pris de décision sur le Publisac. Interrogée sur la question lundi, la mairesse a toutefois fermé la porte au statu quo. «Le statu quo, tel quel, n’est pas possible. Mais, après ça, il y a plein de possibilités», a-t-elle avancé.

La commission municipale propose de «prévoir un délai raisonnable avant l’entrée en vigueur de la règlementation». Mme Plante, elle, veut «prendre son temps».

«On a quelques mois. Je ne suis pas pressée parce que je comprends les différentes implications, d’un côté comme de l’autre», a-t-elle lancé.

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