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Ancien hippodrome: le milieu communautaire presse la Ville de préciser sa cible de logements sociaux

hippodrome
Photo: Ville de Montréal

Le milieu communautaire de Côte-des-Neiges presse l’administration de Valérie Plante de préciser le nombre de logements sociaux qu’elle propose d’aménager sur le site de l’ancien hippodrome Blue Bonnets, qui fait l’objet d’une consultation publique.

Les représentants de nombreux organismes se sont réunis dans une bibliothèque du quartier montréalais mardi avant-midi afin de présenter leur vision étoffée de l’avenir du site de 46 hectares, situé près de la station de métro Namur et de l’intersection des autoroutes 15 et 40.

Depuis 2005, ils réclament l’intégration d’au moins 2500 logements sociaux sur ce site actuellement enclavé. Cela s’apparente au nombre de personnes actuellement en attente d’un logement social dans Côte-des-Neiges.

«Le 2500, c’est vraiment un minimum», a martelé mardi l’organisatrice communautaire Jennifer Auchinleck, de la Corporation de développement communautaire de Côte-des-Neiges.

Les besoins sont particulièrement criants dans Côte-des-Neiges, qui compte près de 80% de locataires. Parmi eux, une proportion d’environ 15% consacrent 80% ou plus de leurs revenus pour se loger, selon des données de Statistique Canada citées dans un rapport portant sur la vision du milieu communautaire pour le site de l’ancien hippodrome.

«Chacun de ces ménages ont besoin d’un logement social. C’est la seule solution pour eux», a déclaré l’organisatrice communautaire de Projet Genèse, Darby MacDonald. Cette dernière souligne d’ailleurs que les besoins en matière de logements abordables dans le quartier sont croissants, comme en témoignent les dernières statistiques de la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

«L’accès à des logements abordables diminue vraiment le stress financier.» -Dominique Dufour, coordonnatrice locale de santé publique au CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’île-de-Montréal

Une cible demandée

Dans le cadre de la consultation publique de l’OCPM sur l’avenir du site Namur-Hippodrome, l’administration Plante a dévoilé l’automne dernier sa vision pour l’avenir de ce site. En matière d’habitation, la Ville propose d’aménager 6000 logements sur le site,  qu’elle veut transformer en un quartier vert qui privilégiera le transport en commun et le vélo à l’usage de la voiture, qui domine dans ce secteur.

À moins d’un mois du début de l’audience des mémoires dans le cadre de cette consultation, le milieu communautaire déplore toutefois que la Ville n’ait pas encore indiqué combien de logements sociaux elle compte aménager sur ce site. Jusqu’à maintenant, la mairesse de Montréal s’est engagée à respecter au minimum le Règlement pour une métropole mixte, dont l’entrée en fonction est prévue l’an prochain.

Dans sa forme actuelle, celui-ci prévoit l’inclusion de 20% de logements sociaux et d’un pourcentage variable de logements familiaux et abordables dans tous les projets immobiliers de cinq unités ou plus.

«On veut que la Ville précise un engagement plus important», demande Mme Auchinleck.

Dans son rapport, le milieu communautaire de Côte-des-Neiges réclame en outre l’inclusion sur le site de l’ancien hippodrome de nombreux services, comme des CLSC, des écoles, mais aussi des restaurants, des parcs et des pistes cyclables. Il demande aussi à la Ville de mettre en place les mécanismes nécessaires pour éviter que ce secteur écopent de la spéculation immobilière, comme cela a été le cas pour le quartier Griffintown, dans le Sud-Ouest.

«Il est trop tôt», dit la Ville

L’architecte Ron Rayside, de la firme Rayside Labossière, soulève par ailleurs que le respect du nouveau règlement d’inclusion de la Ville dans le cadre du réaménagement de ce site ne signifie pas nécessairement que celui-ci comprendra des logements sociaux. Les promoteurs, rappelle-t-il, pourront offrir une compensation financière à la Ville pour s’exclure de l’application de ce règlement.

«Ce n’est pas si clair que ce règlement-là va fonctionner […] Il faudra s’assurer que la réalité reflète l’intention», prévient-il.

Depuis 2017, la Ville est propriétaire des terrains de l’ancien Hippodrome, qui a fermé ses portes en 2009. «Ainsi, le logement social ne dépendra pas uniquement du règlement pour une métropole mixte, a précisé à Métro Geneviève Jutras, l’attachée de presse de la mairesse Valérie Plante. La Ville aura ainsi «plus de pouvoirs» pour négocier des ententes avec les promoteurs «qui comprendront du logement sociaux, abordable et familial».

Mme Jutras a toutefois refusé de répondre à la demande du milieu communautaire. «Il est trop tôt pour s’engager sur un nombre précis de logements sociaux», a-t-elle dit.

La Ville se donne jusqu’en 2023 pour adopter un échéancier de développement et de zonage pour ce site.

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