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Les minorités visibles toujours peu représentées dans la fonction publique montréalaise

Montréal
L'hôtel de ville de Montréal Photo: Archives Métro

Dans la métropole, l’appel aux minorités visibles dans la fonction publique est en augmentation, mais demeure bas, dévoile un rapport. La Ville de Montréal et ses organes affiliés affirment faire leur part pour y remédier.

La Commission municipale de la sécurité publique dévoilait mardi son plus récent rapport annuel sur le profilage racial et social à Montréal. Selon le document, le taux d’emploi des minorités visibles grimpe dans la fonction publique, ainsi que dans des services comme la police (SPVM) et les pompiers (SIM).

Dans les cinq dernières années, le pourcentage de nouveaux employés de la ville-centre issus des minorités visibles a gagné environ cinq points de pourcentage. Des tendances similaires s’observent au SPVM et au SIM.

Bon signe?

Mais tout n’est pas rose dans les différents services montréalais. Toujours selon le rapport, le pourcentage de minorités visibles au sein du bassin d’employés de la Ville s’élevait, à la fin 2019, à moins de 15%. En comparaison, le pourcentage de minorités visibles résidant à Montréal atteignait tout près du tiers de la population au dernier recensement canadien.

Trésorière au Conseil central du Montréal métropolitain, Ramatoulaye Diallo a profité de son tour de parole lors d’une séance de la Commission de la sécurité publique mardi pour apostropher la Ville sur le taux de rétention des minorités visibles au sein des services publics.

Selon elle, la représentation de cette population dans la fonction publique est encore et toujours «trop basse». «On est loin de l’objectif qu’on aimerait atteindre», a-t-elle souligné en entrevue avec Métro.

Le président de la commission, Alex Norris, maintient que tout le travail n’est pas fait. «L’administration s’attend à ce que la fonction publique montréalaise devienne davantage représentative de la population montréalaise dans son ensemble», a-t-il soutenu en mêlée de presse.

«C’est une priorité pour la mairesse et nous avons envoyé divers signaux aux différents services.» – Alex Norris, président de la Commission sur la sécurité publique de la Ville de Montréal

Le SPVM dans le même bateau

Toujours selon le rapport municipal, la représentation des minorités visibles au SPVM a poussé d’à peine un point de pourcentage en cinq ans. Ce qui représente l’ajout de 49 personnes issues de ces groupes.

«On est quand même tributaires du bassin qu’il y a à l’École nationale de police, a convenu mardi le directeur des communications du SPVM, André Durocher. On est en train d’essayer d’augmenter ce bassin qui, éventuellement, nous amènera à des cibles plus représentatives de la communauté qu’on dessert.»

À la Ville, la tendance est plus rapide. Selon les données disponibles, la Ville employait il y a cinq ans 1000 minorités visibles de moins qu’aujourd’hui. Le pourcentage de représentativité de la ville-centre a donc poussé de près de quatre points de pourcentage depuis 2014.

La mairesse Valérie Plante a promis la semaine dernière que la Ville procédera en 2020 à une révision de ses pratiques d’embauche. Elle désire ainsi «diversifier les effectifs dans les postes de cadres» de la Ville.

D’autres chiffres présentés dans le rapport:

  • La Société de transport de Montréal soutient qu’elle employait 21% de personnes issues «des groupes sous-représentés» en 2011 et 34% en 2019.
  • Au SPVM, moins de 1% des employés proviendraient des populations autochtones.
  • En 2019, à la Ville, un cinquième des promotions auraient été obtenues par des travailleurs des minorités visibles.

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