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Centres de tri: le départ de l’opérateur RSC est imminent, confirme la Ville de Montréal

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La Ville de Montréal a dévoilé en grande pompe en novembre dernier le nouveau centre de tri des matières recyclables de Lachine, pour lequel elle a investi plus de 45 M$. Photo: Josie Desmarais/Métro

La Ville de Montréal devra trouver une solution rapidement si elle veut éviter l’enfouissement de ses matières recyclables alors que l’exploitant des centres de tri de la métropole lui a confirmé vendredi que son départ de la province est imminent.

«Nous ne savons pas quand, mais ça sera bientôt. C’est certain», a indiqué vendredi après-midi lors d’un point de presse le responsable de l’environnement à la Ville, Jean-François Parenteau. L’élu n’a pas été en mesure de préciser une date, mais a indiqué que ce départ aura lieu à «très, très court terme».

La filiale canadienne du groupe TIRU, Rebuts solides canadiens (RSC), devrait annoncer officiellement son départ de la province dans les prochains jours. L’entreprise d’origine française cessera ainsi d’exploiter quatre centres de tri dans la province, dont deux sont situés à Montréal, un à Châteauguay et l’autre à Saguenay.

«Les centres de tri ne fermeront pas. On va être là pour nous assurer que les services de recyclage seront maintenus. […] L’enfouissement n’est pas une option», a souligné M. Parenteau.

Vendredi, une rencontre d’urgence a eu lieu entre les villes affectées, le gouvernement du Québec, Recyc-Québec et RSC. Cette rencontre, qui avait comme but de trouver des solutions à cette crise, n’aurait toutefois pas été concluante.

«À l’issue de la réunion, aucune solution n’a été privilégiée pour résoudre cette crise. Les discussions entre les différentes parties se poursuivent», a indiqué RSC dans un communiqué, vendredi.

À eux seuls, les deux centres de tri de Montréal ont la capacité de traiter plus de 300 000 tonnes de matières recyclables par année.

Pertes financières

La fermeture des frontières de la Chine et de l’Inde au papier recyclé des centres de tri québécois a grandement affecté RSC. La filiale affirme avoir «subi d’importantes pertes financières dans les dernières années».

«Le retournement brutal du marché mondial du papier recyclé constitue un coût considérable au Groupe RSC et ce, malgré les efforts consentis par certaines municipalités et la mise en place d’aides publiques», ajoute la filiale, qui se spécialise tant dans la collecte et le transport des matières résiduelles que dans l’opération des centres de tri.

Dans les dernières années, la Ville de Montréal a investi des sommes colossales pour aider l’entreprise. En mai 2018, elle a accordé environ 29 M$ à RSC afin d’éviter la fermeture du centre de tri situé dans le quartier Saint-Michel. Puis, en septembre 2019, elle a accordé un contrat de plus de 62 M$ à l’entreprise afin qu’elle assure la gestion des matières recyclables jusqu’en 2024.

En novembre dernier, la Ville a par ailleurs dévoilé en grande pompe le nouveau centre de tri des matières recyclables de Lachine, pour lequel elle a investi plus de 45 M$. La Ville possède ces installations. Elle devra donc trouver une nouvelle entreprise pour les opérer.

«On regarde les différente options», a indiqué M. Parenteau. Parmi les autres opérateurs de centres de tri présents dans la province, on compte notamment Tricentris et la Société Via.

«Évidemment, il y a beaucoup de personnes qui ont démontré un certain intérêt», a laissé tomber M. Parenteau, sans toutefois s’avancer plus loin. 

Alors que la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a affirmé hier qu’elle refuse d’avoir à débourser de nouveau des millions pour sauver les centres de tri de la métropole, M. Parenteau a précisé que la Ville «va avoir besoin de l’appui du gouvernement du Québec» pour surmonter cette situation. 

Montréal «a perdu le contrôle»

L’opposition officielle à l’hôtel de ville n’a pas mâché ses mots à l’égard de la gestion de la crise du recyclage par l’administration Plante.

«La Ville de Montréal a complètement perdu le contrôle dans cette crise du recyclage», a laissé tomber le porte-parole d’Ensemble Montréal en matière d’environnement, Francesco Miele.

«Ça fait deux ans qu’on a perdu, non seulement l’argent du gouvernement, mais aussi du temps.» -Francesco Miele, porte-parole d’Ensemble Montréal en matière d’environnement

Alors que la Ville tient actuellement une consultation sur la gestion de ses matières résiduelles, M. Miele presse l’administration municipale de déterminer un «plan d’action» concret pour faire face à cette crise.

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