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Terrasses au centre-ville: jusqu’à 30 000$ d’économies pour les commerçants

Une terrasse achalandée du Vieux Montréal, près du centre-ville.
Photo: Archives Métro

L’arrondissement de Ville-Marie promet «d’alléger le fardeau financier» des commerçants voulant installer des terrasses au centre-ville. En fonction de la superficie de celles-ci, de la valeur du rôle foncier et de la durée de l’autorisation demandée, les entrepreneurs pourront économiser jusqu’à 30 000$ par année, en vertu d’un nouveau cadre réglementaire adopté vendredi.

«On veut vraiment simplifier la vie des commerçants. Le but est de réduire le coût lié à ces aménagements-là et offrir un centre-ville qui est plus agréable, plus animé», a expliqué la mairesse de Montréal – qui est aussi mairesse de Ville-Marie –, Valérie Plante.

Pour «pallier» la hausse de la valeur foncière prévue en 2020, Ville-Marie abaissera aussi le taux de taxation des terrasses. Il passera de 9,5% à 4% pour les commerçants.

«Il fallait trouver des solutions intéressantes, et cette mesure représente des économies importantes», a fait valoir Mme Plante.

«Ce n’est pas toujours facile pour les commerçants. On comprend les différentes réalités. Que ce soit par rapport aux changements d’habitudes de consommation ou la difficulté pour la clientèle de se déplacer pendant les travaux.» – Valérie Plante, mairesse de Ville-Marie

Plus de place, plus de placottoirs

Ville-Marie permettra enfin aux propriétaires d’établissements «d’occuper le trottoir». Un maximum de trois tables et de douze chaises pourront  être installés sur les trottoirs du centre-ville. Le but étant d’en faire des terrasses «à l’européenne».

«Ça devra se faire en respectant des conditions de sécurité et d’accessibilité bien sûr», a indiqué l’arrondissement.

Le responsable de l’habitation et de la stratégie immobilière, Robert Beaudry, a précisé que la distance avec la rue devra être d’au moins 1,8 mètres.

«On se réserve le droit d’accepter ou de refuser toutes les demandes. Surtout si ça ne répond pas à nos critères d’accessibilité universelle», a-t-il prévenu. Aucun alcool ne sera non plus servi sur les trottoirs, selon lui.

En plus de terrasses, les placottoirs – ces espaces de vie intégrés au domaine public – doivent par ailleurs être multipliés au centre-ville, d’après Valérie Plante.

«À partir d’aujourd’hui, un commerçant qui désire en avoir un dans son local commercial pourra réserver un espace sans frais», a-t-elle promis. La croissance des placottoirs permettra selon elle aux citoyens de se «réapproprier l’espace» dans un contexte de densification urbaine.

L’accessibilité universelle au cœur des débats

Dans Ville-Marie, les nouvelles terrasses seront systématiquement universellement accessibles avec du mobilier adapté, assure la Ville. Les anciennes terrasses auront jusqu’en 2021 pour s’y conformer. Deux inspecteurs sillonneront la métropole pour s’assurer que les critères d’accessibilité universelle soient respectés. Ceux-ci seront aussi exigés dans tous les plans de construction à partir de maintenant.

Le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), qui défend les droits des personnes à mobilité réduite depuis 2010, rappelle toutefois qu’il y a encore du chemin à faire en matière d’accessibilité universelle sur le reste de l’île.

Dans Rosemont–La Petite-Patrie, par exemple, plus du tiers des terrasses ne sont pas accessibles aux personnes vivant avec un handicap, selon l’organisme.

«La plupart des commerçants qu’on va voir à ce sujet-là nous disent qu’ils n’étaient même pas au courant de cette réalité. On ne leur dit rien quand ils vont chercher le permis. On leur remet sans donner d’informations», illustre la présidente du groupe, Linda Gauthier.

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