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Logement : situation «alarmante dans Anjou et Rivière-des-Prairies» selon Infologis

Logement
Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors qu’une crise du logement s’amorce à Montréal, l’organisme Infologis de l’est de l’île est allé à la rencontre de Pablo Rodriguez, leader du gouvernement à la Chambre des communes et député fédéral d’Honoré-Mercier, pour l’informer de la situation «alarmante du logement dans Anjou et Rivière-des-Prairies».

«L’heure est grave et les locataires de l’est de l’île n’ont pas les moyens d’attendre», soutient Lili Bergeron, organisatrice communautaire pour le comité logement de l’est. Selon elle, il sera «extrêmement difficile de trouver un logement au mois de juillet prochain, voir même impossible».

Infologis a donc voulu que le député rencontre un citoyen de son secteur qui vit des problèmes de logement. L’organisme souhaitait également «lui rappeler que le gouvernement a les moyens de faire plus sur la question de logement social et qu’[ils comptent] bien le talonner sur le sujet», ajoute-t-elle. Le député affirme être très au courant de la situation et assure avoir le «même objectif que les organismes» : trouver une solution au manque de logement.

Anjou et Rivière-des-Prairies touchés par la crise

Selon le dernier rapport de la Société d’hypothèque et de logement (SCHL), le taux d’inoccupation des logements à Montréal n’a «jamais été aussi faible depuis 15 ans». Alors qu’il était de 1,9% en 2018, il a atteint à 1,6% en 2019. Et l’est de l’île n’échappe pas à la chute de logements disponibles.

Les données publiées par la SCHL début janvier montre que le taux d’inoccupation pour les logements d’une chambre est évalué à 0%, celui de deux chambres à 0,2% et celui des trois chambres et plus à 0%, dans l’arrondissement d’Anjou.

Du côté de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles et Montréal-Est, ce sont les studios et les logements d’une chambre qui sont principalement touchés. Selon la SCHL, le taux d’inoccupation pour les studios est passé de 5,6%, en 2018, à 0,2%, en 2019. Pour les appartements d’une chambre, le taux est évalué, en 2019, à 0,6% alors qu’il était de 1,8%, en 2018.

Pour Mme Bergeron, «ces situations sont loin de répondre aux besoins des personnes seules et des familles qui sont à la recherche d’un toit pour se loger».

Manque de logements et hausse des loyers

De plus, le manque de logements disponibles occasionne une augmentation considérable des loyers, déplore Mme Bergeron.

Par exemple, un appartement d’une chambre coûtait en moyenne 588$ en octobre 2018. Un an plus tard, le prix atteint 614$. Les appartements de deux chambres subissent également une augmentation moyenne d’une soixantaine de dollars. Ce sont cependant les logements de trois chambres et plus qui voient le loyer moyen augmenter considérablement avec une hausse de près de 130$.

Dans ses données internes, Infologis compte plus de 350 ménages (composés de plusieurs personnes) en attente d’un logement social dans l’Est de la métropole, «sans compter celles qui font leurs demandes de leur côté et que nous n’avons pas répertoriées», affirme Lili Bergeron. Selon la structure, plusieurs dizaines de milliers de personnes seraient en attente d’un logement social à Montréal.

Manque important de logements sociaux

Durant la rencontre, le comité logement a notamment interpelé M. Rodriguez sur le fait que «les initiatives inscrites dans la Stratégie Canadienne de Logement (SCL) offrent peu, voire rien, pour faciliter le développement de nouveaux logements sociaux», comme l’expliquait le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) dans une publication.

De son côté, le député explique être «étonné qu’on [lui] dise qu’il n’y a pas d’argent qui va dans le logement social, parce que le programme a été développé et conçu pour venir en aide aux gens qui en ont besoin».

Pourtant, selon le FRAPRU, les résolutions du SCL «obligent les coopératives et les OSBL d’habitation à multiplier les demandes dans différents fonds, chacun réclamant l’atteinte d’objectifs différents». Le document pointe également que les initiatives «exigent des promoteurs une mise de fonds, ce que les membres des coopératives et des OBNL ne sont pas en mesure de faire».

Le député assure qu’il rencontrera la semaine prochaine Ahmed Hussen, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social et ministre responsable de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) à Ottawa. Il tient cependant à rappeler que le gouvernement Trudeau investit près de 55 G$ sur dix ans pour son plan stratégique.

Cependant, pour trouver une solution à court terme, le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial discute actuellement à une nouvelle entente qui devrait être définie au mois de mars. Cette alliance permettrait «de libérer des fonds et d’accélérer des fonds pour la construction et la rénovation de logements sociaux», explique Pablo Rodriguez.

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