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À Boisbriand, tous les déplacements de la communauté juive «contrôlés»

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Photo: Archives iStock

La Direction de la santé publique des Laurentides veut s’assurer que la communauté juive des Tosh de Boisbriand ne manque de rien lors de sa quarantaine forcée de 14 jours, imposée dans l’urgence dimanche soir à la suite de résultats inquiétants de tests de dépistage laissant entrevoir une éclosion de la COVID-19.

«Il faut s’assurer que les gens ont tout ce qu’il faut en nourriture et en médicaments. C’est notre préoccupation», a insisté lundi matin le Dr Éric Goyer, qui est aussi directeur de santé publique dans la région.

Plus d’une quinzaine de cas sont à déclarer à Boisbriand dans la communauté juive de 4000 membres pour le moment. Mais la réalité pourrait être plus grande, craignent les autorités.

«On entreprend une enquête à chaque fois pour rechercher toutes les personnes qui ont été en contact. On va organiser des tests encore cette semaine, étant donné la situation extraordinaire», ajoute le médecin de profession.

«Les résultats positifs sont des personnes revenues des États-Unis. On a pris des mesures pour leurs familles et les autres familles. Les déplacements sont contrôlés.» -Éric Goyer, directeur de la Santé publique des Laurentides, remerciant les Tosh pour «leur collaboration vraiment extraordinaire»

Des comités dédiés

Une équipe d’infirmières a d’ailleurs été déployée ce lundi dans la communauté pour effectuer un «maximum» de tests dans les prochains jours.

Cette situation critique serait surtout attribuable à des voyages aux États-Unis, particulièrement à New York. Plusieurs membres de la communauté y sont allés pour visiter des proches les 9 et 10 mars derniers, afin de célébrer la fête de Pourim, une date très importante dans le calendrier juif.

Hier, dans un communiqué envoyé aux médias, des responsables de la communauté juive orthodoxe ont lancé un vibrant appel à l’aide pour faire appliquer une quarantaine dans leur communauté, parlant «d’urgence» dans le contexte. «Nous avons pris cette décision après avoir reçu les résultats partiels des tests qui ont été effectués sur une centaine de personnes résidant dans la communauté. Quarante résultats sont entrés et plus de 40 % d’entre eux sont positifs», y lit-on.

La santé publique dit par ailleurs «tout faire pour éviter de stigmatiser» les Toch, alors que plusieurs propos discriminatoires circulent déjà à leur égard sur les réseaux sociaux depuis dimanche soir.

Appel au calme

La mairesse de Boisbriand, Marlene Cordato, s’est pour sa part adressée directement à ses concitoyens, en appelant ceux-ci à demeurer calmes, mais vigilants.

«On est conscients des préoccupations de la population. Nous avons les mêmes qu’eux. On suit toutes les recommandations de santé publique depuis le début.» -Marlene Cordato, mairesse de Boisbriand

D’ailleurs, la Ville avait «déjà émis» ses inquiétudes à l’égard de la propagation de la COVID-19 dans cette communauté dans les derniers temps, d’après la mairesse.

«Si on peut rassurer les gens, sachez que les membres de la communauté qui sont à l’extérieur de celle-ci vont aussi se plier aux directives», ajoute-t-elle.

Le directeur de la Régie de police Thérèse-De Blainville, Francis Lanouette, a pour sa part indiqué que des vérifications ont été réalisées auprès des écoles et des synagogues de la communauté. Des informations qui avaient circulé la semaine dernière laissaient entendre que des rassemblements avaient eu lieu dans ces endroits à plusieurs reprises.

«Tous ces endroits étaient bel et bien fermés, tel que recommandé par le gouvernement», a-t-il dit.

Un point de contrôle a d’ailleurs été érigé sur le chemin de la Rivière-Cachée, à l’entrée du secteur où réside la communauté juive de Boisbriand.

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