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Les finances de Montréal ébranlées par la crise de coronavirus

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Le président du comité exécutif et maire du Sud-Ouest, Benoit Dorais. Photo: Josie Desmarais/Métro

Après avoir accumulé un nouveau surplus l’an dernier, la Ville de Montréal doit maintenant revoir la gestion de ses finances en raison de la crise du coronavirus, dont les répercussions sur l’économie de la métropole s’annoncent majeures.

Le président du comité exécutif, Benoit Dorais, a présenté mercredi le rapport financier de la Ville de Montréal pour l’année 2019. Celui-ci fait état d’un surplus de 250,9 M$, soit 38,2 M$ de plus que l’année précédente.

Le tableau actuel est toutefois beaucoup moins rose. Une section du rapport porte d’ailleurs sur les impacts du coronavirus sur la métropole. On y mentionne notamment le report des événements culturels et sportifs jusqu’au 2 juillet, la fermeture des commerces non essentiels et le report du deuxième paiement au compte de taxes municipales pour les propriétaires de logements ou de locaux commerciaux. 

«Pour l’instant, c’est impossible de chiffrer les impacts de la crise actuelle sur notre métropole. Toutefois, notre administration est consciente que ça aura des impacts majeurs sur nos finances», a concédé M. Dorais. Ce dernier a indiqué que des analyses sont en cours à l’interne pour dresser un portait de la situation. 

«En ce moment, on réalise une analyse des revenus et des dépenses et on prévoit différents scénarios», a ajouté l’élu. La Ville prévoit d’ailleurs affecter une partie de son surplus à la gestion de la crise du coronavirus. Québec et Ottawa seront aussi appelées à contribuer. 

«On s’attend à ce qu’il y ait une reprise économique avec de bonnes entrées de fonds des paliers de gouvernement supérieurs», a indiqué M. Dorais. 

Jusqu’à maintenant, la Ville a déjà dépensé plus de 5 M$ seulement pour acquérir des équipements de protection individuels pour ses employés et des bouteilles de désinfectant à mains dans le cadre de la pandémie.

Ce montant exclut d’ailleurs plusieurs autres dépenses, notamment celles pour des heures supplémentaires payées à des pompiers et à des policiers pendant cette crise. «Ça va être considérable», a laissé tomber M. Dorais.

Le mois dernier, plusieurs experts avaient prévenu à Métro que la crise du coronavirus aurait des impacts majeurs sur les finances de la Ville et sur sa dette.

Finances affectées par le coronavirus

Le rapport mentionne notamment que la crise du coronavirus pourrait entraîner une «baisse de la valeur marchande des actifs des régimes de retraite» des employés de la Ville, ce qui pourrait «affecter les résultats financiers des exercices futurs». 

La possibilité d’un ralentissement du marché immobilier montréalais pourrait aussi affecter les finances de la Ville. Dans un rapport publié hier, l’agence immobilière Royal Lepage entrevoit une chute des prix de 3,5% dans le Grand Montréal si les mesures d’isolement social perdurent jusqu’à la fin de l’été.

Or, ce secteur est en bonne partie responsable des surplus de la Ville. Le marché immobilier a généré à lui seul des revenus supplémentaires de 94,6 M$ l’an dernier. Plus de 26M$ ont aussi été acquis grâce à la délivrance de permis de construction et de modification. 

«C’est certain qu’il y aura des baisses de revenus sur ce que la Ville avait budgété», a reconnu Benoit Dorais. 

Révision budgétaire

Face à cette situation, le parti Ensemble Montréal presse la Ville de procéder à procéder à un révision de son dernier budget. Adopté en décembre dernier, celui-ci prévoit une hausse de 8% des dépenses dans la métropole cette année. 

«En ce moment, on continue d’opérer le budget de l’année 2020 sans tenir compte de la situation [du coronavirus]», soulève le maire de l’arrondissement de Saint-Laurent et vice-président de la Commission sur les finances et l’administration, Alan DeSousa. En révisant son budget, la Ville pourrait limiter ses dépenses et ainsi éviter d’avoir à hausser les taxes de Montréalais.

Sur ce point, le président du comité exécutif s’est voulu rassurant.

«On a pris l’engagement sérieux de ne pas avoir des hausses de taxes au-delà de l’inflation et ça, ça se maintient.» -Benoit Dorais, président du comité exécutif

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