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Coronavirus: difficile respect de la distanciation sociale pour les cyclistes

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Vélo Québec invite les cyclistes à circuler dans les rues pour faciliter le respect de la distanciation sociale. Photo: Josie Desmarais - Archives Métro Média

Le fort achalandage des pistes cyclables de la métropole les jours de beau temps rend difficile le respect de la distanciation sociale par les cyclistes. Or, ceux-ci sont autant à risque que les piétons de contracter le coronavirus, rappellent des experts.

Les pistes cyclables de Montréal ont été particulièrement achalandées samedi en raison de la température clémente. À plusieurs endroits, notamment sur la piste cyclable du canal de Lachine et dans le Vieux-Port de Montréal, ils étaient nombreux à se frayer un chemin au travers des autres cyclistes et des piétons. Plusieurs cyclistes faisaient également la file l’un près de l’autre à des feux d’intersection, a constaté Métro.

Les cyclistes courent pourtant autant le risque de contracter ou de propager le coronavirus s’ils ne respectent pas les règles de distanciation sociale, souligne le professeur du département des sciences biologiques de l’UQAM, Benoit Barbeau.

«Cette mesure de distanciation sociale de deux mètres doit être absolument respectée, que vous soyez cycliste ou piéton», indique-t-il à Métro.

Plus grande distance

Selon une récente étude menée par des chercheurs universitaires belges et néozélandais, la distanciation sociale que les individus doivent respecter varie en fonction des situations. Si deux mètres suffisent entre deux personnes immobiles, il faudrait plutôt prévoit quatre à cinq mètres lorsqu’on fait du jogging et se tenir à dix mètres des autres lorsqu’on circule à vélo.

«Si vous suivez un cycliste, si cette personne émet des particules, elles peuvent voyager à une distance de plus de deux mètres», indique M. Barbeau, sans s’avancer sur les résultats de cette étude. L’expert souligne d’ailleurs que deux cyclistes qui se dépassent sur une piste cyclable peuvent difficilement respecter la distanciation sociale. 

Lundi, le SPVM a d’ailleurs confirmé à Métro que les cyclistes qui ne respectent pas la règle du deux mètres de distance s’exposent autant à une contravention que les piétons qui commettent cette infraction.

Port du masque

Le gouvernement Legault a recommandé la semaine dernière aux citoyens qui empruntent le métro à se confectionner un masque artisanal. L’opposition officielle à l’hôtel de ville, Ensemble Montréal, a pour sa part pressé l’administration municipale de rendre le port du masque obligatoire dans le réseau de la Société de transport de Montréal.

Mais qu’en est-il pour les cyclistes?

Contrairement aux usagers du métro, les cyclistes circulent à l’extérieur, où le virus se disperse plus rapidement dans l’environnement lorsqu’une personne contaminée tousse, souligne la professeure Roxane Borgès Da Silva, qui enseigne à l’École de santé publique de l’Université de Montréal.

«Les cyclistes, je ne crois pas qu’ils devraient  être plus assujettis au port de masque que les piétons ou les autres citoyens une fois à l’extérieur», croit pour sa part M. Bardeau.

Tous deux s’entendent d’ailleurs pour dire que les cyclistes qui ont des symptômes grippaux devraient porter un masque.

«Ce n’est pas parce que vous êtes à vélo que vos gouttelettes ne risquent pas de contaminer quelqu’un d’autre.» -Benoit Barbeau, expert en microbiologie à l’UQAM

Contactée par Métro, la Direction régionale de santé publique de Montréal n’a pas indiqué si elle estime que les cyclistes devraient porter un masque. Elle souligne toutefois que Québec recommande le port du masque dans les lieux publics lorsque le respect de la distanciation sociale est difficile. 

Réaménager les rues pour les cyclistes

À travers le monde, de nombreuses villes ont rapidement agi dans les dernières semaines pour donner plus de place aux cyclistes et ainsi aider ceux-ci à respecter les règles de distanciation sociale.

Dans les dernières semaines, la Ville de Montréal a mis en place des corridors sanitaires pour faciliter les déplacements des piétons sur certaines artères. Vélo Québec presse maintenant l’administration municipale de procéder à des aménagements sur différentes rues afin de rendre celles-ci plus sécuritaires pour les cyclistes.

«C’est sûr que nos voies cyclables actuelles ne permettent pas de respecter ce grand flux alors que ce qu’on veut, c’est de disperser les gens», constate la présidente de l’organisme, Suzanne Lareau. 

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