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Coronavirus: des moments «difficiles» à prévoir au Port de Montréal

Le Port de Montréal
Le Port de Montréal, vu de loin Photo: Le Flambeau - Archives Mario Beauregard

Le Port de Montréal avance en eaux troubles depuis quelques semaines, alors que le nombre de marchandises qui y transitent chute, dans la foulée de la COVID-19. L’administration portuaire, qui prévoit une baisse de 12% des volumes d’ici la fin de l’année, appelle les gouvernements au dialogue, alors que le manque à gagner prendra probablement plus d’ampleur.

«Ça nous frappe un peu plus. En mai, en juin, c’est vraiment là qu’on va sentir les effets de la crise», a expliqué mardi la PDG du Port, Sylvie Vachon lors d’une conférence virtuelle organisée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

Selon celle qui a reporté son départ à la retraite pour faire face à la crise, le Port a maintenu ses opérations en bonne partie pendant le mois de mars, malgré le fait que plusieurs ajustements aient été apportés dans la chaîne logistique, pour respecter le protocole sanitaire. Mais depuis quelques semaines, la réalité est toute autre.

«Il y a beaucoup moins d’exportations, on le voit déjà sur les quais. Au niveau des importations, ça commence aussi à diminuer […]. C’est maintenant que ça commence à creuser. Les prochains mois seront difficiles.» -Sylvie Vachon, du Port de Montréal, parlant d’une suite logique après la fermeture de plusieurs marchés en Asie et en Europe.

Ces nouvelles réalités appellent à une adaptation constante, dit la PDG, d’autant plus que les mesures sanitaires ont un coût qu’il faut soutenir. «L’impact sera plus important, entre autres parce qu’on va voir les volumes et les revenus diminuer simultanément, dans les prochains mois», dit-elle.

Imaginer un programme d’aide?

À ce stade-ci, aucun programme d’aide spécifique n’a été mis sur pied par Québec ou Ottawa pour venir en aide aux opérateurs portuaires, selon le Port de Montréal. Une situation qui devra nécessairement évoluer, alors que les réalités changent constamment.

«Si on est capables d’aider l’industrie, ça va être important, illustre Sylvie Vachon. On va certainement pouvoir en discuter avec les paliers de gouvernements. Le défi pour nous, c’est de maintenir tout ça.»

Malgré tout, la présidente du Port se dit sûre de passer à travers la crise. «Quand on a eu des baisses, c’était toujours lié à une crise économique importante. Et on s’est toujours relevés assez rapidement», assure Mme Vachon.

Celle-ci affirme par ailleurs que la pandémie sera un «bon moment» pour mettre à jour le projet du terminal Contrecoeur, qui permettrait d’augmenter la capacité maximale du Port à 2,5 millions de conteneurs. Actuellement, elle se situe à environ 1,9 million. «Le trafic va continuer par la suite. On est heureux d’avoir fait ces acquisitions de terrains avant, pour être prêts maintenant», confie-t-elle.

Un retard «incroyable» à anticiper?

Pour le président l’Association du camionnage du Québec (ACQ), Marc Cadieux, il y aura un retard «absolument incroyable» au Port de Montréal, lorsque les activités économiques reprendront.

«Ça va laisser des séquelles pendant des mois. Qu’est-ce que vous pensez qu’un détaillant va faire avec la marchandise d’été, alors que sa prochaine activité commerciale sera celle de l’automne et de l’hiver?» -Marc Cadieux, de l’ACQ

En temps normal, des milliers de conteneurs sortent et entrent au Port de Montréal chaque jour. «Il faut comprendre que quand le port va être à sa pleine capacité de recevoir des conteneurs, les bateaux qui vont arriver on ne pourra pas les décharger», ajoute M. Cadieux.

Appelé à réagir, le ministère des Transports du Canada a indiqué qu’il réagira plus tard sur cette question. Des réflexions seraient en cours pour minimiser les impacts. Le gouvernement du Québec, lui, renvoie la balle vers Ottawa.

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